Respect de la galénique

N’écrasez plus les comprimés !

Publié le 17/09/2013

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LES INFIRMIÈRES du CHU de Rouen se plaignaient sans cesse de tendinites au poignet. Il n’en fallait pas plus pour mettre la puce à l’oreille de leurs collègues cliniciens intrigués par cette curieuse épidémie. Au terme d’une courte enquête les médecins ont révélé le pot aux roses… Un pot aux roses en forme de pilon ! Car s’il est une pratique fort répandue dans les établissements de soins, c’est bien celle qui consiste à écraser les comprimés pourra aider à leur administration. Au CHU de Rouen comme ailleurs, le geste trouve sa justification essentiellement lorsqu’il s’agit de traiter un vieillard qui a du mal à déglutir ou pour faciliter l’administration d’un médicament à l’enfant. Problème. Ce geste n’est pas anodin, rappelle Élise Rémy, de l’Observatoire du médicament de Haute-Normandie, le risque de cette pratique est d’atteindre à l’efficacité même du médicament. « Soit parce que, en l’écrasant, vous en laissez un peu de côté, soit parce que le principe actif du médicament ne supporte pas d’être exposé à la lumière ou à l’air. » Le pilonnage de certaines galéniques doit par ailleurs être exclu, telles les formes à libération prolongée, les gastrorésistantes ou encore les comprimés à sucer. Pour aider les soignants, une liste des médicaments pouvant être écrasés et des gélules pouvant être ouvertes a été réalisée par l’Observatoire du médicament de Haute-Normandie. Enfin, si le pilonnage est prescrit ou si le doute persiste, reste la possibilité de substituer le médicament par une forme en poudre ou en gouttes. Après la substitution générique, voici venue l’ère de la substitution galénique.

› D.D.