LE PLAN présenté lundi 25 octobre par le ministère de la Santé en réponse aux revendications syndicales n’a satisfait personne. En tant que vice-président de l’Association de pharmacie rurale (APR), je souhaite toutefois remercier nos représentants syndicaux de leurs efforts pour sortir l’officine de la crise où elle s’enfonce. Je souhaite également exprimer ici mes craintes sur l’avenir que l’Administration semble dessiner pour l’officine au travers des trop modestes mesures envisagées.
Depuis 1990 que nous nous débattons avec une marge dégressive, bien des options ont été préconisées pour nous libérer de l’inexorable étranglement causé par la hausse du prix à la boîte. Pour les pharmaciens ruraux, il est apparu très tôt que la seule solution pérenne réside dans un rapprochement avec la linéarité. Cette option a été retenue lors du protocole d’accord avec le gouvernement en 1999, elle ne l’a pas été cette fois, ou du moins pas pour l’instant.
Chacun comprend que l’effet des quelques centimes qui viennent de nous être concédés, sera bientôt effacé par la multiplication des boîtes trimestrielles, des associations thérapeutiques, ou encore des doublements de dosage. Le niveau actuel des paliers de marge constitue un encouragement à la multiplication de ces artifices pour tout fabricant, et chaque augmentation de forfait ne fera qu’en augmenter la facilité.
Il est faux de prétendre que la simple augmentation du forfait à la boîte est l’aide la mieux partagée et la plus profitable aux officines rurales ou de proximité. Ce type d’officines possède une clientèle plus âgée que la moyenne, donc plus consommatrice des classes de médicaments dévolues aux traitements chroniques.
Le refus gouvernemental d’élever le palier de marge semble marquer une volonté de laisser dériver la dispensation mensuelle vers une dispensation trimestrielle. Dans une telle évolution, la marge de l’industrie est sanctuarisée, tandis que la nôtre est réduite à la portion congrue. S’il existe une cohérence dans les dernières décisions du gouvernement, c’est dans la volonté de concentrer notre réseau qu’on peut la trouver.
Bien que le gouvernement affirme vouloir préserver les officines rurales, il faut souligner un facteur qui va aggraver pour elles l’effet de la dispensation trimestrielle : c’est la concentration des médecins dans un nombre toujours plus réduit de communes. Car la dispensation au trimestre va jouer au détriment des officines éloignées des cabinets médicaux, et cela d’autant plus que les visites à domicile se font plus rares.
Il est donc crucial pour l’officine rurale que le gouvernement accède à notre revendication sur le palier de marge (certes en l’assortissant de contre-mesures, enveloppe constante oblige) s’il désire sincèrement maintenir les services en milieu rural et donner corps aux opportunités de la loi HPST. Souhaitons que cette revendication, garante de lisibilité pour l’économie de toutes les officines, soit comprise et défendue par tous nos confrères.
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