Odile, titulaire à Nancy en Meurthe et Moselle, le déclare sans hésiter. Elle serait toute disposée à participer à la prochaine expérimentation de la délivrance à l’unité. Sa première motivation ? « Cela permettra avant tout d’optimiser le respect de l’observance des traitements, car on constate malheureusement au quotidien que cela n’est pas toujours le cas, loin s’en faut ! » Quant à la crainte d’une pratique par trop chronophage, la candidate potentielle relativise : « il y a tellement d’autres actes réalisés par le pharmacien, qu’un de plus ne changera pas tellement les choses… »
« J’ai envie de voir comment cela peut se gérer au quotidien », explique de son côté Clémentine, avec une pointe de curiosité. Partante, elle aussi, pour la délivrance à l’unité, cette titulaire installée à Cassis dans les Bouches du Rhône, département concerné par l’expérimentation, semble prête à passer de l’intention à l’action. Considérant la pratique comme « une nouvelle mission susceptible de renforcer le monopole des pharmaciens », elle se dit convaincue que l’observance thérapeutique y gagnerait. Et Clémentine d’expliquer : « les gens reprennent parfois une boîte d’antibiotique entamée dans leur armoire à pharmacie et viennent ensuite quémander le complément de traitement. Cela nous met dans des situations délicates. » Visiblement volontaire inconditionnelle pour l’expérimentation, notre consœur avoue ne pas même connaître le montant de la rémunération prévue dans le dispositif…
« Je ne serai pas candidate à cette expérimentation pour au moins trois raisons, attaque d’emblée Marie-José, installée à Miélan dans le Gers. Pour des raisons de sécurité du patient, de surcroît de travail, et parce que je ne suis pas du tout convaincue de l’intérêt économique de la dispensation à l’unité. » Selon elle, les patients n’iront pas plus au bout de leur traitement qu’avec les boîtes, et vont se retrouver avec des stocks de médicaments à l’unité dans leur armoire à pharmacie dans lesquels ils seront tentés de piocher avec des risques d’erreur encore plus grands. « Ça va être un beau bordel ! » résume-t-elle.
C’est carrément de la colère qu’inspire à Simone, titulaire à Nice, le projet de dispensation à l’unité. « La délivrance au comprimé ? C’est la goutte qui fait déborder le vase ! Il va falloir couper des blisters, user des ciseaux… On va se retrouver avec des petits bouts de boîtes dans les tiroirs. » Quant à l’argument de l’amélioration de l’observance des traitements, notre consœur ironise franchement : « De qui se moque-t-on ? Les conditionnements des antibiotiques sont déjà largement adaptés aux prescriptions, nous avons des boîtes de 6, de 12, de 14, qui collent parfaitement à la plupart des traitements standards. Cette question est un faux débat ! On dirait qu’on cherche simplement à nous enquiquiner pour, au bout du compte, une économie négligeable ! La délivrance à l’unité pour les stupéfiants, passe encore, mais pour les antibiotiques, je trouve cela ridicule », conclut-elle.
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