Le constat de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) est sans appel : la gestion du tiers payant par les pharmaciens est chronophage.
Selon une enquête* réalisée par le syndicat, le temps consacré à cette tâche par l’équipe officinale a même augmenté de 10 % en 10 ans et il est aujourd’hui équivalent à un mi-temps (932 heures par an). Certes, certaines procédures, comme les rapprochements bancaires, ont été automatisées au cours de ces dix dernières années. Mais la complexité et les changements de droit désormais plus fréquents, notamment pour les complémentaires santé, sont à l’origine d’une plus grande perte de temps, tout comme la gestion des réclamations. « Le paiement garanti, c’est de moins en moins automatique », affirme l’USPO. En particulier avec les organismes d’assurance-maladie complémentaire (AMC). En effet, plus de 86 % des pharmaciens ayant participé à l’enquête font part d’un nombre d’incidents de paiement plus nombreux avec les AMC.
Un coût en hausse de 6 %
Fort de ces observations, le syndicat a tenté de valoriser la pratique du tiers payant à l’officine. Pour cela, il a additionné les divers frais informatiques nécessaires, les frais de personnel dédié et les impayés de l’assurance maladie et des complémentaires. Puis il a soustrait l’aide accordée pour la télétransmission des feuilles de soins électroniques. Résultat, l’USPO évalue les coûts annuels moyens de gestion du tiers payant en pharmacie à au moins 13 246 euros, sur la base du salaire moyen d’un préparateur, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2007. Mais ce chiffre monte à 28 601 euros si l’on considère que la tâche est assurée par un titulaire. Or l’enquête révèle que les pharmaciens prennent de plus en plus en charge le tiers payant : en 2016, ils sont environ 74 % à le faire, contre 47 % en 2007. Ce qui, analyse l’USPO, reflète peut être la baisse du nombre de salariés en officine.
« Pour la profession réalisant le plus de télétransmissions et ayant le plus de contraintes (mise à jour des cartes Vitale, lecture de supports de droits moins lisibles et plus complexes, y compris en 2017), il n’y a pas eu globalement de simplification administrative depuis dix ans, conclut le président de l'USPO, Gilles Bonnefond. Aucune profession de santé ne peut supporter un tel niveau de dépenses supplémentaires et un risque financier. » Dans ce contexte, Gilles Bonnefond appelle à une simplification du dispositif du tiers payant et plaide notamment pour une convention unique entre les pharmaciens et les complémentaires santé, afin de limiter l’hétérogénéité des supports de droits et des pratiques.
*Enquête menée à la fin de l’année 2016 auprès de 503 pharmaciens ayant répondu à un questionnaire adressé par l'USPO. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux d’une précédente enquête réalisée en 2007 par le syndicat.
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