Réalisé par un groupe d’experts de l’OMS, dirigé par Luc Besançon, ce travail* s’appuie sur les synthèses déjà réalisées par la FIP et le GPEU, mais aussi sur les informations communiquées par les États concernés. Il met en avant la progression des bonnes pratiques et des nouveaux services aux patients dans tous les pays étudiés et souligne aussi l’évolution des rémunérations, l’honoraire de service se substituant de plus en plus souvent à la marge, ou la complétant. Il montre que les grandes vagues de « libéralisation », notamment en Europe de l’Est, ont été suivies par un certain retour à la réglementation, pour limiter la concurrence « sauvage » entre les pharmacies. La Hongrie et l’Estonie, et plus récemment la Pologne, en offrent de bons exemples. De même, l’Ukraine envisage actuellement de réintroduire une limitation géographique des officines, abolie il y a quelques années.
Aides financières
Les pays qui ont aboli ou assoupli les quotas de population afin d’augmenter le nombre d’officines ont vu ce dernier progresser, mais pas là où il le fallait, car les nouvelles créations ont lieu surtout dans les villes, qui ne manquent pas de pharmacies contrairement aux campagnes. C’est d’ailleurs pour tenter de rééquilibrer leur démographie que de nombreux pays, avec ou sans quotas, proposent des aides financières ou en nature aux officinaux qui s’installent dans des zones sous-dotées. En Estonie, en Suède et en Finlande, les pharmaciens bénéficient d’une prime ou de réductions d’impôts s’ils s’installent loin d’une ville ; en Espagne, en Angleterre et en Écosse, certains pharmaciens ruraux touchent un « salaire » complémentaire, parfois versé en échange d’actions locales de santé publique.
Dans la plupart des pays de l’ex-URSS, les pharmaciens sont eux aussi encouragés financièrement à s’installer dans des zones sous-dotées. Ces pays étant par ailleurs très grands mais peu peuplés, il existe de nombreuses alternatives au manque d’officines, dont des dépôts et des kiosques à médicaments, mais aussi des « bus pharmacies ».
Le rapport aborde plus loin la question des ventes en ligne de prescriptions, rappelant les risques liés à ces dernières, tant pour la cohérence du réseau officinal que pour la qualité et la sécurité de la distribution. Il relève que l’Allemagne « n’a découvert l’ampleur de ces risques » que depuis qu’elle y est confrontée, une constatation aux allures d’avertissements pour d’autres pays tentés par ce type d’expériences…
Enfin, le document observe que l’Arménie et la Géorgie font déjà partie du club encore très restreint de pays utilisant l’ordonnance électronique, au même titre que les Pays-Bas, l’Islande, l’Estonie et les pays scandinaves, alors que ce mode de fonctionnement reste expérimental dans la plupart des autres pays.
* Disponible en ligne à l’adresse : https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/326394/9789289054249-e…
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