D’APRÈS les derniers chiffres de l’Ordre national des pharmaciens, 98 % des officines sont raccordées au dossier pharmaceutique en septembre 2013 et 29 départements ont même 100 % de pharmacies raccordées. Des chiffres qui font la fierté de la présidente du conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP). Isabelle Adenot salue « un succès qui a permis d’amorcer les nouvelles fonctionnalités ». Et ces nouveautés, qui se sont greffées au DP au fil des années, sont multiples.
Depuis juillet 2010, le système « DP-alerte » permet par exemple de diffuser en quelques minutes une alerte sanitaire à l’ensemble des pharmaciens raccordés. Il fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et a notamment permis de donner des explications aux pharmaciens cet été sur les difficultés d’approvisionnement de Lévothyrox. Ces douze derniers mois, 30 alertes sanitaires ont été diffusées par ce biais. De plus, depuis novembre 2011, ce sont les rappels et retraits de lots qui sont transmis aux pharmaciens via le dispositif « DP-rappel ». Il a, par exemple, permis de retirer en quelques heures toutes les boîtes de Furosémide Teva des officines, à partir du moment où l’alerte sanitaire a été donnée. En un an, 85 rappels de lots ont été transmis par ce dispositif, qui a permis de joindre 20 500 officines, 300 grossistes-répartiteurs et 2 200 établissements de santé en 20 minutes. Par ailleurs, le système « DP-suivi sanitaire », permet aux autorités sanitaires d’accéder, pour des raisons de santé publique et sur demande à l’Ordre, aux données anonymisées du DP : nom du médicament délivré, pharmacie qui l’a délivré, jour, âge, sexe et département du patient. Enfin, depuis le 26 août 2013, 100 pharmaciens participent à la phase pilote du système « DP-rupture », qui permet d’alerter sur les ruptures d’approvisionnement. L’expérimentation doit durer deux mois et porter sur 300 pharmaciens. Un bilan de la phase pilote sera transmis au ministère de la Santé dès octobre prochain. L’Ordre ne souhaite pas communiquer de chiffres sur les ruptures observées avant cette date, mais Isabelle Adenot confie d’ores et déjà « qu’il risque d’y avoir des surprises. Le site de l’Agence national de sécurité du médicament (ANSM) indique 45 médicaments manquants, mais on risque d’en signaler davantage… »
Expérimentation à l’hôpital.
En parallèle, les établissements de santé ont commencé à expérimenter le dossier pharmaceutique à l’hôpital. À l’heure actuelle, 105 établissements ont signé des conventions-cadres et 45 sont déjà raccordés. Cela concerne 17 régions et près de 1 500 professionnels de santé, médecins urgentistes, anesthésistes-réanimateurs et gériatres. « Sur les 1 000 premiers patients pour lesquels ces établissements ont interrogé l’hébergeur, 60 % ont un DP, se félicite Isabelle Adenot. Au-delà du décloisonnement ville-hôpital, nous sommes dans une perspective pluriprofessionnelle », ajoute Yannick le Guen, sous-directeur à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS). La DGOS a lancé un appel d’offres pour évaluer la plus-value objective de l’usage du DP. Elle souhaite sélectionner un projet de recherche visant à développer et à tester une méthode d’évaluation de cette expérimentation. La date limite de dépôt des dossiers de candidature est fixée au 30 septembre 2013.
L’Ordre a également plusieurs projets de développement possibles pour le DP. « Si le législateur l’autorise, nous pourrions utiliser le DP pour améliorer la couverture vaccinale, en conservant la trace de la délivrance des vaccins à vie, alors qu’ils disparaissent au bout de quatre mois actuellement », explique Isabelle Adenot. La lutte contre les médicaments falsifiés pourrait aussi être un autre axe de développement, si la traçabilité des médicaments s’effectuait à la boîte et non au lot. Enfin, l’Ordre souhaiterait que les patients puissent avoir accès à leur DP, par exemple par l’intermédiaire d’un site Internet sécurisé. En revanche, Isabelle Adenot se déclare « opposée à l’utilisation du DP par le pharmacien sans la carte Vitale », par exemple pour entrer les médicaments achetés en ligne sur le DP. « Les pharmaciens qui vendent des médicaments sur leur site Internet doivent informer les patients que les produits achetés ne sont pas portés sur leur DP. Les patients peuvent en revanche les faire ajouter a posteriori, en se rendant dans un délai de 4 mois dans l’officine qui leur a délivré les médicaments ».
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