C’est autour de ce thème qu’une journée de réflexion a été organisée par l’Association française des pharmaciens catholiques, en partenariat avec l’Association catholique des milieux sanitaires et sociaux. Cinq interventions de professionnels (une pharmacienne adjointe, une enseignante en faculté de pharmacie, une infirmière en service de psychiatrie, une assistance sociale et une bénévole écoutante à la Fédération française de diabétologie) ont permis de montrer que le souci de l’autre ne se cantonne pas au domaine sanitaire. Puis l’intervention de Walter Hesbeen, professeur de santé publique à l’université de Louvain, a permis d’élargir la réflexion.
Une question centrale se pose à tout soignant : comment demeurer dans « cette vigilance dont la visée est le bien de l’humain » ? Car le risque de banalisation de l’humain est constant, contribuant à ce renversement par lequel le sujet qui requiert toute notre attention devient objet qui doit se soumettre, au risque de se voir mis de côté, voire exclu.
Pour Walter Hesbeen, ce questionnement « conduit à interroger nos manières d’être et de faire en regard de la singularité des situations. Une telle éthique se montre soucieuse de la façon particulière qu’a l’humain de vivre ce qu’il a à vivre ».
N’est-il pas là le point névralgique qui conditionne notre attention vis-à-vis d’autrui ? Reconnaître l’autre en ce qu’il a d’unique, quelle que soit sa condition physique, psychique ou sociale, et ne pas le réduire à ce que nous en voyons. Du coup un rapport de confiance pourra seulement s’établir lorsque cet autre aura perçu qu’il se trouve respecté et que, selon l’expression du philosophe Gabriel Marcel, « ces deux petits mots que sont : ma vie » seront pris en considération. Seul un décentrement par rapport à soi, ses connaissances et ses a priori permet un véritable ajustement à l’autre. Et c’est alors que les compétences scientifiques et techniques de chacun pourront s’adapter judicieusement aux réels besoins de la personne.
Enfin cette disposition vis-à-vis de l’autre vaut également à l’encontre de nos collègues. « Une atmosphère soignante » ne peut exister qu’à la condition que chaque soignant se trouve reconnu et apprécié pour ses compétences et ses qualités relationnelles. De là aussi l’importance du travail en équipe pour croiser nos regards et exercer avec la plus grande bienveillance.
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