Présenté le 5 mars devant la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, l’amendement sur la dispensation protocolisée par le pharmacien soulève à nouveau un tollé chez les médecins.
L’idée d’autoriser les pharmaciens à dispenser de manière protocolisée des médicaments de prescription obligatoire pour des pathologies bénignes (cystites, rhinites, conjonctivites…) est pourtant âprement défendue par un médecin, le député Thomas Mesnier, rapporteur général du projet de loi santé (voir article « abonné »).
Toutefois, ce combat d’un praticien hospitalier – il est urgentiste — n’est pas du goût des médecins libéraux, et tout particulièrement des généralistes. Montés au créneau à l’automne dernier lors du vote la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS 2019), qui portait un projet d’article comparable (voir article « abonné »), les médecins reviennent à l’assaut.
Après avoir réagi le 1er mars en déclarant « le pharmacien n'est pas le remplaçant du médecin traitant », le syndicat majoritaire des généralistes, MG France, repart à la charge. Aujourd'hui, dans une lettre ouverte aux parlementaires, à tous les médecins généralistes et à la population, Jacques Battistoni, président de MG France, s’oppose fermement « au traitement proposé par M. Mesnier ».
Celui qui avait déjà mis en doute le 1er mars la capacité du pharmacien « à distinguer au simple regard la cystite aiguë de la pyélonéphrite, l'angine bactérienne de la mononucléose » réitère ses propos. « Qui peut définir une " petite maladie " en dehors du médecin après interrogatoire et examen du patient ? », « Qui peut évaluer s’il faut traiter et comment, avant l’indispensable étape du diagnostic », interroge Jacques Battistoni, qui souligne la remise en cause du principe de la double sécurité « le médecin prescrit, le pharmacien vérifie ». Et de décocher une dernière flèche en direction des pharmaciens : « qui peut accepter d’être interrogé sur sa santé en public dans une officine, par-dessus le comptoir ? ».
Le président de MG France dont le syndicat participe actuellement aux discussions entre la CNAM et les professionnels de santé sur la coordination des soins ambulatoires, et notamment sur les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), menace de quitter la table des négociations si l’amendement de Thomas Mesnier était maintenu.
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