« Les perturbateurs endocriniens constituent la pollution principale chez la femme enceinte. Si certaines causes, comme la pollution atmosphérique, les pesticides contenus dans l’alimentation ou encore les plastiques, ne sont pas maîtrisables à l’échelle individuelle, il est important de veiller à limiter tous les produits qui dépendent de nous : la cosmétique, le vernis, les crèmes solaires et certains produits ménagers. Tous ces polluants se retrouvent dans le sang du cordon, dans le lait, dans les cheveux et dans les urines. Par ailleurs, le tabac est le deuxième réservoir de perturbateurs endocriniens », alerte le Dr Pascale Mirakian, endocrinologue et gynécologue spécialisée en médecine de la reproduction au sein du centre de procréation médicalement assistée de Natecia à Lyon.
Une liste à la Prévert
La liste à la Prévert des polluants en cause n’a de cesse de s’étendre : pesticides, herbicides, plastiques utilisés dans les jouets d’enfant et biberons (phtalate, bisphénol...), la cosmétique (paraben), mais aussi d’autres, plus problématiques compte tenu de leur exposition régulière : certains dentifrices contiennent du p-hydroxybenzoate de propyle (propylparaben), ainsi que du sodium lauryl sulfate, contenu dans des médicaments et cosmétiques ; les produits d’entretien ménager, dont le liquide vaisselle, contiennent des alkylphénols, tout autant nuisibles que les retardateurs de flamme que l’on retrouve dans les tissus de matelas et de vêtements et l’électronique. Les emballages des aliments en plastique, la pollution atmosphérique (dioxines et hydrocarbures aromatiques polycycliques) sont également pointés du doigt.
« Il faut avoir conscience des mécanismes des perturbateurs endocriniens et leurs effets sur la reproduction et le cancer. Durant les premiers colloques, en 2007 notamment, les endocrinologues qui dénonçaient ces perturbateurs se faisaient critiquer. Depuis, les effets oestronogéniques de ces polluants ont été démontrés, tout comme l’augmentation de + 138 % du cancer du sein entre 1980 et 2005. Cela pose deux problèmes : l’allongement des délais de conception d’une part, la transmission du patrimoine au fœtus d’autre part », commente le Dr Mirakian.
Formation et ateliers pratiques
À la clinique Natécia, le personnel reçoit une formation en santé environnementale et des ateliers pratiques sont proposés aux patientes. « L’alcool et le vin affichent une très importante concentration de pesticides. On y retrouve jusqu’à 4 000 substances nocives pour la santé. De la même façon, il est préférable de filtrer l’eau, qui reste ce l’on consomme le plus. Il est primordial de faire de la prévention en préconception et auprès des femmes enceintes, pour préserver la santé du fœtus », poursuit l'endocrinologue.
Plusieurs autres conseils simples sont ainsi formulés : « Éviter de mettre trop de produits sur la peau, privilégier les produits d’entretien portant le sigle Ecolabel, manger bio, peler les fruits et légumes ou les laver au vinaigre ou au bicarbonate, favoriser une peinture à l’eau ou végétale, surtout pour la chambre du nourrisson. De la même manière, quand on vient d’avoir un enfant, ce n’est pas le moment de changer de voiture, les émanations des plastiques et autres composants étant alors beaucoup plus dangereux pour la santé », met en garde le Dr Pascale Mirakian. Afin de montrer l’exemple, la clinique Natécia a mis en place quelques mesures pour éliminer toute source de polluants potentiels, du choix du matériel médical en contact direct avec les nouveau-nés, aux cosmétiques et aux bâtiments (y compris la peinture). Les changes sont réalisés uniquement à l’eau, laquelle est analysée. En complément, les patientes peuvent être orientées vers des sources d'information sur internet : projetnesting.fr.
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