L’EXAMEN de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) se profile. Les parlementaires se pencheront en effet sur le texte le mois prochain. En attendant, les syndicats d’officinaux espèrent bien pouvoir y apporter des modifications. « Nous portons aujourd’hui nos efforts à la rédaction d’une série d’amendements afin d’intégrer le pharmacien à cette loi », indique Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Ces amendements visent à montrer que le conseil pharmaceutique fait partie du premier recours et à créer un statut de pharmacien traitant permettant d’identifier le titulaire choisi par le patient dans le cadre de la coordination des soins. Leur objectif est également de permettre au pharmacien de participer à des actions de prévention, de dépistage et d’éducation thérapeutique. En contrepartie de ces nouvelles missions, les officinaux devront bénéficier d’une rémunération spécifique, souligne Gilles Bonnefond.
La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) plaide, elle aussi, pour une révision du mode de rémunération. Elle envisage de présenter son projet de rémunération mixte comprenant une part d’honoraire et une part de marge commerciale. Une évolution attendue par les pouvoirs publics. « Dans le cadre de la loi HPST, la ministre de la Santé a indiqué que si le pharmacien souhaitait se voir confier davantage de tâches, il fallait que sa rémunération ne repose plus uniquement sur une marge commerciale », explique ainsi Philippe Besset, président de la commission Économie de la FSPF.
Au-delà d’un nouveau mode de rémunération, les syndicats semblent également d’accord sur les amendements à déposer. « Nous sommes en phase avec les autres organisations sur les points que nous voulons voir apparaître dans la loi HPST », insiste Philippe Besset. Il ajoute : « Il est vraiment important de montrer l’union de la profession dans sa volonté de participer à la nouvelle organisation des soins ». « J’espère que la profession fera preuve de suffisamment de maturité pour trouver un consensus sur les amendements à déposer », estime pour sa part Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF).
Décisions en attente.
En ce début d’année, les syndicats portent également leur attention sur la façon dont sera mise en œuvre la contribution de la profession prévue pour 2009. En particulier en ce qui concerne la ponction sur la marge de 75 millions d’euros. Aucune décision n’aurait encore été définitivement prise. Toutefois, les pouvoirs publics ont d’ores et déjà annoncé une baisse de prix de 5 % sur les grands conditionnements.
Les organisations professionnelles cherchent, elles, à savoir dans quel cadre s’inscrit cette réduction tarifaire. En clair, la mesure fait-elle partie des baisses de prix prévues par la loi de financement de la Sécu (LFSS) 2009 pour un montant de 300 millions d’euros ? Ou vient-elle en remplacement de la ponction directe sur la marge des officinaux ?
L’élargissement du répertoire générique, couplé à une baisse du prix de 5 % sur les grands modèles, permettrait de dégager les 75 millions d’euros demandés aux officinaux, indique Claude Japhet. Mais attention, insiste le président de l’UNPF, cela ne réglerait en rien le problème de perte de marge pour le pharmacien lorsqu’il délivre un conditionnement trimestriel au lieu de trois petits modèles. Aussi, juge-t-il nécessaire de revaloriser également la marge des pharmaciens sur les grandes boîtes. Et justement, « la baisse de prix de 5 % permet de réévaluer la marge du pharmacien sur les grands conditionnements sans augmenter le prix des médicaments », argumente Claude Japhet. « Notre proposition est encore plus légitime et nécessaire aujourd’hui », renchérit Gilles Bonnefond. Selon le président délégué de l’USPO, si l’on ne fait rien, « l’addition va encore s’aggraver ». Dans ce contexte, on comprend que les syndicats souhaitent être fixés rapidement.
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