Les autres partis de la majorité et de l’opposition ne pourront pas, cette fois, faire l’économie d’une réflexion profonde sur ce qui attend le pays dans les mois et les années qui viennent. La demande d’un changement radical est immense mais, au lieu d’entraîner une saine révolution, elle jette des millions de Français frustrés dans une mésaventure qui risque d’aggraver à la fois la vie sociale des gens et une alarmante déperdition des principes démocratiques qui soudaient, jusqu’à il y a peu, notre communauté nationale. Nous avons fini par remporter une guerre mondiale qui a détruit durablement, mais pas définitivement, le fascisme et l’hitlérisme. Nous avons contribué puissamment à la construction de l’Europe, seul moyen d’empêcher le retour des conflits qui nous ont tant meurtris. Nous n’avons pas su résister à la crise économique, à la mondialisation et à l’immigration.
S’il a su prendre des décisions graves en matière de sécurité intérieure et extérieure, François Hollande a été inefficace face au chômage. Le rendez-vous des régionales a démontré qu’il est infiniment plus intéressé par les techniques de survie politique que par une gestion si neuve et si différente qu’elle créerait enfin des emplois. Même le hara-kiri de la gauche en Paca et en dans le Nord n’avait qu’un objectif : convaincre que le président de la République et les forces qui le soutiennent sont les seuls à pouvoir contenir l’ascension du Front. Lequel, en conquérant des postes partout sur le territoire, aura plus affaibli la droite que la gauche in fine. De sorte que la progression du FN accorde mécaniquement une chance supplémentaire à la gauche pour la présidentielle de 2017: la seule question qui compte vraiment porte sur le second tour. Tout le monde peut croire aujourd’hui, sans encourir le ridicule, que Marine Le Pen y sera. Personne ne peut dire si elle aura en face d’elle un candidat de droite ou un candidat de gauche.
Pas de succès sans réforme.
La droite et le centre, s’ils veulent survivre, doivent annoncer aussitôt que possible un programme de gouvernement fouillé et exhaustif qui apporte un espoir en matière de sécurité, d’emploi, de croissance et d’immigration. De la même manière, la majorité actuelle ne peut pas se contenter d’échapper à la disparition ou d’amortir les coups de l’extrême droite. Les Français ne veulent plus des mêmes, ne veulent pas d’un choix représenté par les trois candidats de 2012, ne veulent rien de ce qui a déjà été fait mais n’a servi à rien. Ils veulent qu’on leur montre les solutions et leur financement ; la réduction de la dépense publique en même temps que des investissements créateurs d’emplois ; des choix qui ne répondent en aucune manière à l’idéologie mais à une impérieuse nécessité ; une liste d’actions capables de sortir la machine économique de l’ornière où elle a versé ; des projets qui ne doivent rien à la politique, aux réglements de comptes, au goût du pouvoir et tout à l’amour des gens et au service public. Face au FN, son incompétence probable, le repli sur soi qu’il préconise, son protectionnnisme, son indifférence à la culture, son rejet de l’altruisme et sa sinistre manière de tourner le dos à la joie de vivre, la France de 2017 doit engager, avec confiance en elle-même, une réforme si large et si profonde qu’elle rendra l’espoir aux millions de ses citoyens qui sont aujourd’hui dans la détresse.
Une chose est sûre : si nous en restons au débat idéologique qui a plus d’un siècle, si la question est de savoir si les idées de M. Mélenchon sont meilleures que celles de M. Sarkozy ou le contraire, si les syndicats ne se renouvellent pas en même temps que les partis, alors, à n’en pas douter, le FN finira par gouverner.
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