1- ALERTE SANITAIRE
Depuis l’affaire Mediator, les alertes sanitaires en rapport avec les produits de santé se succèdent : pilules contraceptives, statines, furosémide Teva, Pradaxa, aluminium dans les vaccins, etc. Et même si les alertes ne se ressemblent pas, elles entament durablement la confiance du public dans les médicaments et peuvent susciter des questions au comptoir. Afin de bien y répondre, il est important de se tenir informé de l’actualité et de faire valoir son expertise scientifique de pharmacien pour contrebalancer certaines exagérations ou discours réducteurs des médias grand public. Il s’agit avant tout de rassurer les patients, tout en rappelant qu’un médicament n’est pas un produit comme les autres et qu’il a des effets sur la santé. Il est utile d’expliquer au patient que l’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un médicament repose sur l’évaluation de ses bénéfices et de ses risques et que tout est très encadré d’un point de vue réglementaire. Une fois sur le marché, le produit continue à être surveillé en permanence, grâce à la pharmacovigilance. Les rappels de lot montrent, par exemple, que les autorités sanitaires et les laboratoires restent vigilants et n’hésitent pas à prendre des mesures en cas de problème. Par ailleurs, les affaires sanitaires sont de nature diverse : vrai scandale pour le Mediator, « tempête dans un verre d’eau » pour le furosémide Teva, lié au mauvais rangement d’un médicament par une personne âgée… Tous les professionnels savent que les pilules contraceptives augmentent la synthèse de certains facteurs de la coagulation. Mais les dangers de la pilule associée au tabac sont plus rarement évoqués. Il faut aussi travailler à un discours commun avec l’ensemble des professionnels de santé, par exemple sur la vaccination.
2- ACCIDENT NUCLÉAIRE
En cas d’accident nucléaire, il est important de se renseigner sur les messages des pouvoirs publics, afin d’être en mesure de rassurer et d’orienter la population. Il est en effet inutile, voire dangereux, de consommer des comprimés d’iodure de potassium si le risque d’irradiation n’est pas réel et bien établi. Ces comprimés, fabriqués par la pharmacie des armées, sont distribués aux habitants qui vivent à moins de 10 km d’une centrale nucléaire. Cependant, en cas de catastrophe, l’ensemble de la population concernée par le sinistre y a droit. La dose d’iodure de potassium nécessaire par personne varie en fonction de l’âge et du poids et il existe des populations prioritaires, par exemple les enfants.
Pour réaliser la distribution, certaines régions, comme la Lorraine, ont mis au point une feuille de route particulière. Les stocks sont prérépartis chez les grossistes-répartiteurs, puis, en cas, d’accident nucléaire, ils sont livrés dans un nombre limité d’officines, appelées « point focal ». Les mairies peuvent alors venir y retirer les stocks de comprimés d’iode pour l’ensemble de leur commune. Pensez à vous renseigner sur les modalités en vigueur dans votre région.
3- RUPTURE DE STOCK QUI DURE
Pour pallier une rupture de stock qui se prolonge, il existe plusieurs solutions. Pour commencer, il est utile de faire le point sur les stocks du patient : peut-être a-t-il encore des boîtes de médicaments chez lui, qui lui permettront de tenir jusqu’à la fin de la rupture. Ensuite, on peut commander les médicaments chez un autre grossiste-répartiteur ou en direct au laboratoire. Il est aussi possible d’orienter le patient vers une autre pharmacie qui aurait encore du stock, ou vers l’hôpital si la spécialité existe en double circuit. Il est aussi possible de choisir le générique ou de revenir au princeps. Si la rupture s’éternise vraiment, il est préférable de connaître les alternatives thérapeutiques et leurs posologies, afin de pouvoir les suggérer au médecin. Il pourra alors prescrire au patient une autre molécule de la même classe thérapeutique. Dans tous les cas, il faut faire remonter à l’agence régionale de santé l’information sur la rupture de stock. À terme, l’outil DP-rupture, associé au dossier pharmaceutique, permettra d’alerter plus facilement les autorités sanitaires. Il est actuellement testé dans quelques centaines de pharmacies pilotes.
4- ÉPIDÉMIE (GRIPPE AVIAIRE, SRAS)
Les urgences sanitaires sont du ressort du préfet et de l’agence régionale de santé. Ils établissent un plan de gestion de crise dans lequel les pharmaciens peuvent avoir leur place. Par exemple, lors de l’alerte à l’épidémie de grippe A/H1N1 en 2009, l’objectif était de pouvoir accueillir les patients sains et malades de manière séparée. Des masques respiratoires FFPA étaient également prévus, mais la crise n’a finalement jamais éclaté. Là encore, une vraie complémentarité entre les professionnels de santé est nécessaire et le rôle d’écoute et de pédagogie des équipes officinales est important : expliquer aux patients la nature de l’épidémie, son mode de transmission, les symptômes ressentis, etc. Le titulaire doit également disposer d’un plan de continuité de l’entreprise, afin que l’officine puisse continuer à tourner en cas de grosse épidémie qui toucherait son personnel.
5- PREMIERS SECOURS À L’OFFICINE
Il est important que le pharmacien et son équipe soient formés aux gestes de premiers secours et qu’ils réactualisent régulièrement leurs connaissances. Il faut notamment savoir comment alerter les secours, éviter un suraccident, rassurer le patient et prodiguer les soins de première urgence : mise en position latérale de sécurité, massage cardiaque, manœuvres en cas d’étouffement, etc. En cas d’arrêt cardiaque, il est utile de savoir où se trouve le défibrillateur le plus proche, si la pharmacie n’en dispose pas (mairie, école, gare, etc.). Il faut aussi garder à portée de main les numéros utiles : médecin de proximité, centre antipoison, centre de pharmacovigilance. Enfin, il faut être attentif, même au comptoir, aux situations d’urgence qui ne sont pas forcément détectables au premier abord.
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