La rhodiole ou orpin rose est une plante vivace à l’inflorescence jaune pâle et aux feuilles charnues qui croît dans les régions montagneuses de l’hémisphère nord jusqu’à 4 000 m d’altitude.
Sa grande résistance au froid et aux conditions hivernales difficiles confère auprès des populations une réputation de plante stimulante bonne contre la fatigue. Chez les Yakoutes de Sibérie et en Scandinavie, sa racine est dénommée le « ginseng de la toundra ». L’extrait fluide de rhodiole figure à la pharmacopée russe depuis 1975. Plus à l’est, les Mongoles la recommandent contre la grippe, la tuberculose et le cancer.
De l’autre côté de l’atlantique, chez les Inuits de l’Alaska et du Canada, la décoction de fleurs fraîches est préconisée contre les gastrites, les troubles intestinaux et la tuberculose. Les Eskimos de l’Ouest consomment les feuilles crues en salade ou cuites en légume.
Une plante adaptogène
La racine a des propriétés adaptogènes, c’est-à-dire qu’elle facilite l’adaptation au stress de l’environnement, renforçant la tonicité en cas de dépression et calmant la nervosité en cas de surexcitation. C’est un effet pharmacologique maintenant reconnu. Elle possède un effet antidépresseur démontré.
C’est un stimulant physique augmentant la résistance à l’effort et un stimulant intellectuel améliorant l’apprentissage et favorisant la concentration. En plus de ces effets au niveau du système nerveux central, la rhodiole renforce l’immunité et stimule la phagocytose.
Les extraits montrent aussi un intérêt dans les maladies neurodégénératives : le salidroside contenu dans la racine diminue in vitro la mortalité des neurones soumis à la protéine bêta amyloïde impliquée dans la dégénérescence des neurones dans la maladie d’Alzheimer grâce à une puissante action antioxydante. De plus, les flavonoïdes (rodioline, rodionine) inhibent l’action de l’acétylcholinestérase qui dégrade l’acétylcholine.
La pharmacologie montre des résultats intéressants, mais les études cliques restent modérées. La racine est riche en phénylalcanoïdes (salidroside, rosavine), en phénylpropanoïdes (dérivés de rosavine, rosine, rosarine), en acides phénols, en flavonols et en huile essentielle (alpha-pinène, géraniol, limonène) qui donnent une agréable odeur de rose à la racine.
La rhodiole est une excellente plante indiquée comme adaptogène contre le stress et comme stimulant physique et intellectuel. Elle est déconseillée chez l’enfant de moins de 18 ans et la femme enceinte.
La rhodiole tibétaine en voie de disparition
Une autre espèce de l’Himalaya, Rhodiola crenulata, fait en Asie l’objet de récoltes intensives au Tibet, mettant en péril la pérennité de l’espèce sauvage en raison d’un commerce effréné par internet. Considérée comme résistante aux conditions climatiques difficiles de la haute montagne on lui attribue des propriétés peu démontrées (empruntées à Rhodiola rosea) et des représentations symboliques faisant de cette espèce une panacée. Alors que cette espèce devrait être inscrite sur l’annexe 1 de la CITES afin de pouvoir contrôler son commerce et la protéger, elle figure aujourd’hui sur la liste des plantes proposées pour des compléments alimentaires (liste BelFrIt), ce qui permet de substituer Rhodiola rosea par Rhodiola crenulata.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Ed Ouest France, 380 p www.wikiphyto.org Ethnopharmacologia (2004) Mercan et al., Rhodiola crenulata …, n° 39, 22-35p Ema (2012) Final community herbal monograph and assessement report on Rhodiola rosea L., rhizoma et radix.
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