Les femmes ont la part belle dans ces envolées guerrières. Ainsi de « Fraülein France », mise en scène par Romain Sardou (« Pardonnez nos offenses ») dans un roman qui se déroule sous l’Occupation. Nouvelle pensionnaire dans une maison close parisienne renommée, Mademoiselle France se distingue par sa beauté, sa froideur et le fait qu’elle ne « monte » qu’avec les officiers allemands les plus gradés. Au-delà du mystère qui entoure l’héroïne, cette fiction est l’occasion pour l’auteur d’évoquer en historien les milieux collaborationnistes et, notamment, l’aveuglement des nationalistes qui s’obstinent à aimer une France qui n’existe plus (XO, 347 p., 19,90 euros).
Professeur de biologie à Oxford, Simon Mawer (« le Nain de Mendel ») rend hommage, dans « la Fille qui tombe du ciel », aux femmes qui, durant la dernière guerre mondiale, ont été parachutées en France par les services secrets anglais. Elle s’appelle ici Marian et, après avoir été parachutée dans le Sud-Ouest avec un résistant français rencontré durant son entraînement en Angleterre, elle a pour mission de se rendre à Paris afin de convaincre son amour d’adolescence, un physicien, de traverser le Channel. Un périple d’autant plus dangereux que son cœur balance entre les deux hommes (Le Cherche Midi éditeur, 493 p., 20 euros).
Carcassonne est la deuxième patrie de l’Anglaise Kate Mosse (« Labyrinthe ») et le lieu où se déroule l’action de « Citadelles », en 1942. Citadelle est aussi le nom de code du réseau de résistance où des femmes, entre sabotages et secours aux réfugiés, luttent contre l’occupant nazi. Le récit prend de l’ampleur par le fait que le combat de deux d’entre elles, des sœurs, se retrouve lié à un autre, bien plus ancien, pour protéger de précieux documents qui pourraient changer le cours de l’Histoire s’ils tombaient entre de mauvaises mains. Un récit épique qui court sur seize siècles (JC Lattès, 654 p., 22,90 euros).
Auteure américaine d’origine chinoise, Lisa See (« Fleur de Neige ») continue d’explorer la complexité des relations entre les femmes. « Poupées de Chine » s’ouvre en 1938, lorsque trois jeunes femmes de milieux très différents se rencontrent en auditionnant dans un cabaret de nuit chic. Chacune porte le poids de ses origines mais elles décident de s’unir pour faire de leurs rêves une réalité. Une décision ébranlée par l’attaque de Pearl Harbor et la paranoïa qu’elle déclenche (Flammarion, 452 p., 21 euros).
C’est en pleine paranoïa stalinienne que nous entraîne à son tour Simon Montefiore, historien britannique spécialiste de la Russie (« Staline : la cour du tsar rouge »), dans « le Cercle Pouchkine ». À Moscou, en 1945, deux enfants de dirigeants soviétiques haut placés sont retrouvés morts ; à leur côté, un carnet posant les fondements d’un parti « romantique » souhaité par les membres du Cercle Pouchkine. Les lycéens et leurs familles sont aussitôt poursuivis pour avoir tenté de renverser le régime. Le récit de cette chasse aux sorcières inspirée par Staline lui-même est tiré de faits réels (Belfond, 411 p., 21,50 euros).
Des jumeaux dans la tourmente
Figure atypique dans le paysage littéraire, Charles Lancar croise, dans « la Terre et le Ciel », le destin de jumeaux originaires d’un village de Pologne. Après qu’un pogrom a décimé leur famille, dans les années 1920, chacun croit l’autre mort. L’un devient chef de bande à New York pendant que l’autre découvre la foi chrétienne et fait de brillantes études. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’un participe à la libération de Buchenwald où l’autre a été déporté. De nouvelles circonstances dramatiques finiront par réunir les deux frères dans les années 1970. Un roman qui mêle la petite et la grande histoire et traite du déracinement, de la résilience et de l’engagement (Anne Carrière, 307 p., 20 euros).
Des jumeaux encore sont au cœur de « la Rivière du pardon », de Martial Debriffe, un écrivain pour qui l’Alsace est le lieu de vie et la source d’inspiration. Lorsque la guerre de 1914 se profile, Constantin, qui ne veut pas combattre contre la France, choisit de déserter, se rend à Paris où il mène une existence légère et connaît le succès ; Hippolyte reste au « pays », apprend le métier de sourcier auprès de son grand-père et rencontre l’amour. Le retour de Constantin, une fois la paix revenue, sera le signal d’un drame familial (Calmann-Lévy, 377 p., 19,90 euros)
Adriana Trigiani, romancière et productrice américaine, raconte dans « l’Italienne » l’histoire de ses grands-parents. Celle-ci commence en 1905 avec la rencontre de deux enfants qui ont grandi dans des villages des Alpes italiennes. Elle se poursuit par leur exil aux États-Unis, où le hasard les réunit. Mais la Première Guerre mondiale éclate et, tandis que le garçon s’engage pour combattre en Europe, la jeune fille est emportée dans un tourbillon de vie mondaine dans le sillage du chanteur Enrico Caruso. Une grande fresque sentimentale qui fait ressentir l’émerveillement que les immigrants ont connu lorsqu’ils ont découvert l’Amérique au tournant du XXe siècle (Charleston, 550 p., 22,50 euros).
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