Deux continents
À 19 ANS, Colum McCann a quitté Dublin pour les États-Unis et traversé le pays en exerçant les métiers les plus divers avant de s’y installer. Et d’écrire, des nouvelles et des romans qui ont tous été des succès, à l’image de « Et que le vaste monde poursuive sa course folle », lauréat du National Book Award. « Transatlantic » (1) s’inscrit dans cette lignée, qui entremêle les époques, les lieux, les personnages réels et de fiction, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Le roman est constitué de plusieurs histoires, indépendantes mais reliées par un fil ténu : la rencontre entre une jeune Irlandaise et The Dark Dandy, un esclave métis évadé qui a témoigné de l’horreur dans ses « Mémoires » ; au lendemain de la Grande Guerre, le premier vol transatlantique sans escale ; ou encore, à la charnière du siècle, la difficile négociation du processus de paix en Irlande du Nord. Une construction habile qui permet à l’auteur de bâtir un pont entre l’Amérique et l’Irlande tout en s’intéressant à l’intimité des personnages.
Les dessous de Katmandou
Habituée des belles sagas (de « la Belle Chocolatière » à « la Dernière Bagnarde »), Bernadette Pécassou nous transporte au Népal, moins sur les sommets enneigés que dans les arcanes du pays. « Sous le toit du monde » (2) se déroule peu après le massacre, en 2001, du roi du Népal et de sa famille. Un jeune Français d’origine népalaise retourne s’installer à Katmandou et se donne comme mission de construire une presse libre et forte ; il recrute une étudiante, fille de paysans de la haute montagne, pour en faire une journaliste d’exception, qui représentera le Nouveau Népal et sa démocratie naissante. Une initiative pour le moins risquée dans un pays soumis au poids des familles et des traditions, où la corruption fait rage et où les journalistes sont les premières cibles des uns et des autres !
Au pays des Maoris
« Le Pays du nuage blanc » (3), premier tome d’une « saga Maori » signée Sarah Mark, s’est déjà vendu à plus de deux millions d’exemplaires en Allemagne, pays d’origine de l’auteur, et en Espagne, où elle vit. Cette grande fresque romanesque débute au milieu du XIXe siècle avec l’embarquement de jeunes femmes pour la Nouvelle-Zélande, dans le but d’épouser des Britanniques qui s’y sont installés et qu’elles ne connaissent pas. On suit les aventures d’Hélène, une préceptrice, et de Gwyneria, une jeune noble désargentée, qui, sur le bateau, se lient d’une amitié indéfectible, que les épreuves et les désillusions ne pourront jamais briser. Une intrigue classique qui permet de défricher la culture des Maoris.
Morceaux choisis en Arctique
C’est avec plaisir que l’on retrouve la verve de Jorn Riel qui, à 19 ans, s’est engagé dans une expédition pour rejoindre le nord-est du Groenland et y est resté seize ans. Grand prix de l’Académie danoise 2010 pour l’ensemble de son œuvre, il revient, dans le livre 2 d’« Une vie de racontars » (4), sur quelques morceaux choisis de sa vie en Arctique, aussi amusants que surprenants. Quelque peu enjolivés, certainement, mais d’autant plus savoureux.
La complainte de la Louisiane
Dans « le Dernier Arbre » (5), Tim Gautreaux évoque sa région natale, la Louisiane. Le récit se situe dans les années 1920, quand des scieries improvisées mais très lucratives décimaient les forêts, abattant les fameux cyprès chauves, emblèmes de l’Etat, jusqu’au dernier. L’auteur campe un univers tout de moiteur et de violence, de nature dévastée et d’hommes également détruits. Au premier rang, les frères Aldridge : l’aîné, Byron, revenu de la guerre complètement cassé et qui dirige une petite exploitation forestière perdue au milieu des marais à coups de poings et de feu ; et Randolph, qui croit au dialogue et à l’ordre. Autour d’eux, des ouvriers rongés par les fièvres et l’alcool compensent leur isolement dans des bagarres parfois mortelles. Un premier roman âpre et sans concession qui dénonce les ravages de la guerre sur les hommes, les ravages des hommes sur eux-mêmes et sur la Nature.
Des suites de sagas
« Pondichéry » (6) est le deuxième tome de la saga de Marina Dédéyan « De tempête et d’espoir », où l’héroïne, Anne de Montfort, court toujours après son frère Jean. On est en 1763 et Anne, partie de Saint-Malo, entreprend sa quête sur la côte de Coromandel. Un périple qui la conduit vers les ruines de Pondichéry, l’opulente Madras, Calcutta, la porte du Bengale, Hyderabad et les fabuleuses mines de diamants de Golconde, Goa, Mahé...
Le troisième volume de la saga québécoise de Marie-Bernadette Dupuy, « l’Enfant des Neiges », s’intitule « les Soupirs du vent » (7). Il conduit l’héroïne, Marie-Hermine, à Val-Jalbert, sur les bords du lac Saint-Jean, après que son mari Toshan s’est engagé, en 1939, dans l’armée canadienne. Dans le village de son enfance elle est confrontée aux non-dits qui hantent sa propre famille.
(2) Flammarion, 307 p., 20 euros.
(3) L’Archipel, 643 p., 23,95 euros.
(4) Gaïa, 144 p., 19 euros.
(5) Seuil, 411 p., 22 euros.
(6) Flammarion, 411 p., 20,50 euros.
(7) Calmann-Lévy, p., 22,90 euros.
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