La scutellaire du Baïkal est une plante herbacée asiatique vivace présentant une belle hampe florale bleu violacée. On la rencontre sauvage en Mongolie intérieure, en Corée, au Japon et en Russie, elle est cultivée en Chine.
La scutellaire est citée dans le livre de matière médicale de Shennong (1er siècle) et dans le Compendium de matière médicale de Li Shizhen (16e siècle) comme drogue amère et froide pour lutter contre les infections pulmonaires sévères.
La pharmacopée chinoise actuelle l’indique contre les saignements et pour prévenir les accouchements prématurés, contre la nausée, les vomissements, la dysenterie, la jaunisse, la fièvre et la toux. Quant à elle, la médecine traditionnelle chinoise lui attribue des effets variés et la recommande dans les diarrhées, les saignements, les inflammations, les allergies et l’hypertension.
Elle renferme des dérivés flavoniques comme la baicaléine et la wogonine, du trans verbascoside et de la mélatonine. De nombreux travaux de pharmacologie ont mis en évidence des propriétés originales et intéressantes comme un effet neuroprotecteur in vivo et in vitro vis-à-vis de maladies neurodégénératives : la wogonine stimule la formation de nouvelles artères après une ischémie cérébrale expérimentale. De plus, les neurones retrouvent plus rapidement leur potentiel d’équilibre après une ischémie.
Des effets anxiolytique, hépatoprotecteur et neuroprotecteur
La plupart des usages en médecine traditionnelle chinoise ont été démontrés : un effet anti-inflammatoire et antioxydant par inhibition des médiateurs de l’inflammation, une action anti-allergique en évitant un choc anaphylactique expérimental et une action hépatoprotectrice et antifibrose. Ainsi que des effets antimicrobiens : antibactérien vis-à-vis du staphylocoque doré ou de Listeria monocytogenes, antifongique vis-à-vis d’Aspergillus fumigatus et de Candida albicans et antiviral vis-à-vis du virus HIV-1, de l’hépatite virale et de la dingue. Un effet antitumoral a été montré vis-à-vis de cellules cancéreuses du cerveau et de la prostate ; l’extrait aqueux induit l’apoptose de cellules de myélome et de lymphome. Ce serait un adjuvant utile dans les glioblastomes résistants à la chimiothérapie.
De l’autre côté de l’Atlantique, la scutellaire américaine (Scutellaria lateriflora), plante herbacée des zones humides d’Amérique du Nord avec une inflorescence bleu pâle, a retenu l’attention des Amérindiens : les Cherokee emploient la racine dans la diarrhée, les douleurs pulmonaires et pour expulser le placenta après l’accouchement, alors que les Iroquois la recommandent dans les maux de gorge et pour se prémunir de la variole. Les parties aériennes sont prises dans l’anxiété, l’hystérie et l’insomnie. Elle est citée dans des traités de matière médicale européens du 19e siècle. Ses effets anxiolytique, hépatoprotecteur et neuroprotecteur ont été démontrés. Elle renferme également des flavonoïdes comme la baikaline, la scutellarine et la wogonine.
En France, la médecine populaire avait recours aux parties aériennes de la scutellaire casquée (Scutellaria galericulata) dans les fièvres tierces. Elle existe en teinture mère.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Eds Ouest France, 239 p.
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