Le ton agréable du directeur de la rédaction de « Philosophie magazine » est celui du roman d’initiation. Il nous dit avoir été réveillé de son sommeil dogmatique par la virulente « Généalogie de la morale » de Nietzsche, mais également par les moins célèbres « Esquisses pyrrhoniennes » de Sextus Empiricus, qui évoque, Pyrrhon, le père du scepticisme.
Ça y est, le voilà sceptique ! Même s’il n’ignore pas les critiques souvent acérées que l’on porte sur le scepticisme et qu’il rappelle. D’abord, celui qui doute de tout doit commencer par douter… du doute lui-même. Ensuite, le doute systématique nous enferme dans une « altenative fermée » mutilante : rien ne dit qu’il y a eu un Big Bang, rien ne dit le contraire. Enfin, le sceptique est vu comme celui qui ne peut rien décider, élude et procrastine et qui, tel l’âne de Buridan, se laisse mourir faute d’avoir choisi entre boire et manger.
Nous n’avons pas d’écrits de Pyrrhon, qui vécut de 365 à 275 avant J. C. et qui, comme Socrate, transmettait ses idées oralement. Mais Alexandre Lacroix l’interprète à sa façon. Il s’agit moins d’indécision que d’une mise du monde entre parenthèses, l’épochè, non pas le monde passé au crible d’un doute serré, mais une mise hors circuit des pesanteurs, « quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l’amour… ».
Vous l’avez compris, Alexandre Lacroix plaide pour une invitation au voyage et un romantisme un brin dandy. Il ne s’agit plus de mettre en cause la réalité du réel à la manière méthodique de Descartes, mais de cultiver une sortie du monde qui nous réconcilie avec lui? Alors, essayez !
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