Dans le cas où le candidat socialiste serait Manuel Valls, il obtiendrait 23 % des voix et ne serait donc pas davantage qualifié pour le second tour. En supposant un report total des suffrages de l’extrême gauche et des Verts, le candidat socialiste, M. Hollande ou M. Valls, ne pourrait compter que sur un total inférieur à 40 %, si, par extraordinaire, il se qualifiait. Pour autant qu’une enquête faite plus de deux ans avant le scrutin de 2017 soit valable, on s’acheminerait vers un scénario du 21 avril (2002) : ou bien l’extrême droite l’emporte, ou bien une coalition des forces républicaines désignerait le candidat de la droite. Il apparaît en outre que les socialistes en général et le président en particulier se sont refait une santé sur le dos de la droite. Selon l’identité des candidats de l’opposition, le score de Marine Le Pen est compris entre 29 et 31 %, alors même que M. Hollande gagne sept à huit points. C’est donc l’UMP qui fait les frais de la cote de popularité obtenue par le chef de l’État au lendemain des attentats.
Or la performance de Marine Le Pen pendant la crise de janvier a été plus que médiocre. Elle n’a pas su se hisser au niveau des enjeux et a continué à faire de la politique au moment où le pays se rassemblait dans un consensus républicain. Ses électeurs ne lui en ont pas voulu pour autant, peut-être parce que les interventions de Nicolas Sarkozy après les attentats n’ont pas été non plus très convaincantes. Un point à noter : Alain Juppé passe de 28 % à 23 % des intentions de vote, sans doute parce qu’il a soutenu sans réserves la gestion de la crise par le président (comme beaucoup de Français qui se sont exprimés à ce sujet dans d’autres sondages).
Qui, face à Marine ?
Entretemps, le taux de chômage pour 2014 a atteint un sommet en France, et l’on sait que le président de la République a déclaré qu’il ne se présenterait pas pour un second mandat s’il n’obtenait aucun résultat sur le front de l’emploi. Certes, il peut changer d’avis. Pour les socialistes, les perspectives n’en sont pas moins sombres. Si Manuel Valls prenait le relais de M. Hollande en 2017, il serait privé du soutien d’une bonne partie de la gauche et ne pourrait se qualifier pour le second tour. Tout se passe comme si s’était créé un noyau dur en faveur du Front national et que son capital de suffrages ne pouvait pas diminuer dans les mois et les années qui viennent. Dans ces conditions, la qualification de Mme Le Pen pour le second tour semble presque certaine. Elle ne pourra alors être battue que par un front républicain. En 2002, Jacques Chirac, élu au second tour avec 82 % des voix, ne représentait pas aux yeux de l’électorat de gauche, l’option la plus abominable. M. Juppé a exactement le profil qui convient pour le ralliement des forces démocratiques. M. Sarkozy, toujours adoré par une majorité de militants UMP mais détesté par une majorité de Français, risque de ne pas obtenir assez de suffrages pour terrasser Marine Le Pen, à la faveur d’un scénario qui a permis à M. Chirac, il y a treize ans, de battre Jean-Marie Le Pen à plate couture.
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