Le Canada est un pays où la qualité de vie est très élevée. Malgré le froid, on y vit très bien. Les actes de violence y sont moins nombreux qu’ailleurs. Il y a quelque vingt ans, on y a accompli des réformes qui en font une nation exemplaire en termes de grands équilibres financiers et économiques. Même le blizzard n’interrompt pas forcément le trafic aérien. Bref, on a beaucoup à apprendre des Canadiens. Comme tant d’autres nations, le Canada tire sa spécificité de ses rapports avec son immense géant, les États-Unis. Pas question de leur ressembler. Le Canada, c’est l’Amérique soft. L’attaque conduite par Zenaf-Bibeau a conduit les Canadiens à deux réflexions contradictoires : la première est que, si un homme seul est capable de créer tant de panique et d’anxiété, il faut sans doute réviser les règles qui régissent la sécurité dans le pays, notamment là où siège le pouvoir démocratique auquel les habitants sont si attachés ; la seconde est que, après le choc, il faut se ressaisir. Pas question de sombrer dans la « paranoia » américaine, les Canadiens veulent conserver toutes leurs libertés et ils ne se soumettront pas à des contrôles susceptibles de diminuer leurs droits.
La capacité de nuisance d’un tireur seul étant établie, il me semble pourtant que le Canada qui, jusqu’à présent, a été relativement épargné par le terrorisme international, doit admettre qu’il est aussi vulnérable que tous les pays occidentaux. Et donc que la politique du laisser faire doit être révisée de fond en comble. Cet homme-là n’aurait jamais dû entrer au Parlement. Ce qui, de toute évidence, entraînera des contrôles accrus, des portiques, des scanners, le port de badges, toutes choses très désagréables que les Canadiens, quoi qu’ils en pensent, devront préférer au risque d’une catastrophe.
Se pose ensuite la question des libertés et des droits de l’homme. Les réglements internationaux obligent tous les aéroports du monde, y compris ceux du Canada, à exercer des contrôles extrêmement minutieux sur tous les passagers qui embarquent et qui ont perdu leurs droits depuis belle lurette. Le principe est que tout voyageur est un suspect potentiel. Lui et ses affaires sont passés au scanner, ses bagages sont souvent fouillés, il doit se déchausser, sortir de ses poches ce qu’elles contiennent, répondre à des questions souvent perverses. Le passager est un homme libre tant qu’il ne voyage pas. Nous devons cette perte de liberté aux terroristes. Dès lors qu’ils ont retourné contre nous quelques merveilles technologiques comme les avions de ligne, dès lors qu’ils livrent contre nos civils une guerre à outrance, ils nous forcent à nous militariser. Il n’existe aucun autre moyen crédible pour combattre la menace terroriste et, en plus, ce moyen fonctionne bien. Nous sommes contrôlés, mais nous pouvons voyager. Dans ces conditions, je doute fort que le Canada puisse se protéger contre d’éventuels attentats sans exercer sur la circulation des biens et des personnes des contrôles qui réduisent la liberté des Canadiens.
Enfin je veux bien que le Canada, fièrement indépendant, veuille se distinguer des États-Unis. Mais il n’a pas commencé à subir le début du début de ce qui s’est passé le 11 septembre 2001 à New York et à Washington. Parler de paranoia à propos d’un peuple qui a été si durement éprouvé par le terrorisme, et qui est si proche du Canada, ce n’est pas gentil et c’est même un peu arrogant. Le premier partenaire commercial du Canada, ce sont les États-Unis. Or le commerce, c’est l’amitié et la coopération.
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