Laissons de côté le fait que, grâce aux supplications adressées à Bruxelles, les gouvernements Hollande n’ont pas tenu leurs promesses depuis 2012 et obtenu de la commission un étalement dans le temps de l’objectif de réduction à moins de trois pour cent du PIB. En remettant d’année en année la réalisation de l’objectif, il est en à promettre qu’entre 2016 et 2017, il parviendra à un déficit de 2,7 %, soit un effort de 0,6 % sur un an, après une diminution de 0,5 % entre 2015 et 2016, avec des efforts d’une intensité basse qui ne garantissent pas le résultat.
D’autres paramètres sont acceptables. Le gouvernement prévoit une inflation de 1 % l’année prochaine (elle serait nulle en 2015). Il retient une croissance de 1,7 % en 2016, ce qui ne devrait pas être hors de portée. Enfin, il prend en compte l’inévitable hausse des taux d’intérêt (1,4 % fin 2015, 2,4 fin 2016), ce qui est vraisemblable. Cette hausse augmentera le service de la dette, qui représentera l’an prochain 44,5 milliards d’euros, autant d’argent qui n’ira pas aux investissements. Grâce aux baisses d’impôts, le ministre des Finances, Michel Sapin, ramène les prélèvements obligatoires à 44,6 % du PIB en 2016 contre 44,5 %, soit 0,1 point de croissance, ce qui n’est pas non plus très glorieux. Il se félicite d’avoir abaissé le montant total des emprunts de l’État de 85,6 % en 2014, à 73 milliards en 2015 et à 72 milliards en 2016. On peut donc considérer que, pour la réduction des déficits publics, l’année 2015 aura été une année blanche et que, pour le niveau des emprunts, c’est l’année 2016 qui sera la moins performante.
Ces chiffres signifient que François Hollande n’a jamais mis en œuvre un budget d’austérité et qu’il ne le fera pas jusqu’à la fin de son mandat, contrairement aux accusations dont il fait l’objet dans l’aile gauche du PS et dans les partis d’extrême gauche. Non seulement, le niveau des prestations sociales reste généreux, non seulement l’effort de retour aux équilibres fondamentaux porte essentiellement sur les collectivités territoriales, mais, jusqu’à présent, le gouvernement a soigneusement évité de réformer les régimes de retraite et d’assurance-maladie pour diminuer leurs déficits. En 2015, le gouvernement a baissé les impôts qu’il avait augmentés en 2013. C’est un simple aller-retour, ce qui était possible au début du quinquennat devenant dangereux du point de vue de la reconduction du mandat de M. Hollande.
L’obésité de la fonction publique.
Le président n’est certes pas assuré d’être réélu, mais la nécessité pour lui d’améliorer sa cote de popularité l’a conduit à renoncer à couper dans les dépenses sociales et à réduire les impôts, sans qu’il se soucie vraiment de parvenir au plus vite à un déficit inférieur de moins de 3 %, comme l’exigent les critères européens. Même si les situations de la Grèce et de la France ne sont pas comparables, il y a une part de cynisme dans l’attitude de la France qui a réclamé à Athènes des efforts de riguieur qu’elle refuse de s’imposer à elle-même.
À quoi il faut ajouter que M. Sapin n’a jamais réduit les dépenses. Il se contente d’en empêcher la progression. Il présente donc des économies virtuelles : le pays devait dépenser 16 milliards d’euros supplémentaires en 2016, il va les économiser. Ce qui n’empêche pas la réduction des dotations aux collectivités locales d’avoir des effets dévastateurs. Manuel Valls critique avec virulence la révision des politiques publiques de Nicolas Sarkozy, c’était pourtant le seul moyen de mettre un terme à l’obésité de la fonction publique. On ne voit pas pourquoi la France a besoin, pour vivre, de deux fois plus de fonctionnaires que l’Allemagne. On ne voit pas pourquoi nous nous refusons à augmenter le nombre des années travaillées avant le départ à la retraite. On ne voit pas pourquoi la réduction du lourd déficit de l’assurance-maladie ne passe que par la diminution des revenus des professionnels de santé, jamais par le contrôle de la consommation de soins des patients.
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