LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Le Collectif des groupements s’agrandit aujourd’hui avec l’arrivée de deux nouvelles structures au sein de l’association. Pourquoi, selon vous, ont-elles décidé de rejoindre le Collectif ?
PASCAL LOUIS.- Pharmactiv et Pharmodel rejoignent le CNGPO parce qu’ils partagent nos idées, notamment en ce qui concerne notre engagement dans les actions de dépistage, ou de partenariat avec les complémentaires, mais aussi notre vision de l’organisation du réseau. Autre point commun avec les autres groupements du Collectif, le choix de l’enseigne. Avec l’arrivée de Pharmactiv et de Pharmodel, le Collectif devient la structure fédératrice des enseignes en pharmacie. À ce sujet, nous pensons que le développement d’une enseigne passe par une communication auprès du public. Plus précisément, nous considérons qu’il appartient aux groupements sous enseigne de communiquer et non aux pharmaciens d’officine eux-mêmes qui sont des professionnels de santé. Quoi qu’il en soit, cette communication profitera à l’ensemble de la profession.
Combien de groupements forment aujourd’hui le Collectif ?
L’arrivée de Pharmactiv et de Pharmodel porte le nombre d’adhérents de 12 à 14 groupements*. En nombre de pharmacies membres, nous passons de 8 500 à 10 000. Pour nous, cela montre bien que nos propositions sont à la hauteur de ce que les pharmaciens attendent.
Face au déficit record de la Sécurité sociale prévu pour 2009, de nouvelles baisses de prix sur les médicaments pourraient être envisagées. Dans ce contexte, le Collectif défend-il le principe d’un nouveau système de rémunération ?
Certes, notre marge est en baisse, mais cela ne veut pas dire qu’il faut supprimer complètement notre mode de rémunération actuel. Aujourd’hui, les pouvoirs publics acceptent de faire évoluer notre système de rémunération, à condition que l’on reste à enveloppe constante. En clair, si l’on passe à une rémunération partiellement à l’acte, on ne gagnera pas plus, alors que l’on nous demandera certainement des activités supplémentaires. On risque également de voir apparaître une distribution des revenus différente de celle d’aujourd’hui et de déstructurer du même coup le réseau. Au final, dans le contexte actuel, il me semble particulièrement dangereux de modifier notre rémunération. En revanche, nous sommes favorables à l’introduction d’une rémunération complémentaire, à l’acte, pour d’autres missions que celles que le pharmacien remplit déjà. Car ces missions vont lui prendre du temps et nécessiter des moyens humains. C’est ce que nous avons souhaité mettre en place au travers de l’accord signé avec l’assureur AGF-Allianz qui valorise le conseil du pharmacien et peut jouer un rôle en termes d’économies pour l’assurance-maladie obligatoire.
Selon vous, combien d’officinaux opteront pour ce contrat ?
Il est un peu trop tôt pour répondre car toutes les pharmacies n’ont pas encore reçu le dossier. À mon avis, entre les deux tiers et les trois quarts des pharmaciens du Collectif seront intéressés par ce partenariat avec AGF. D’autres pharmaciens, groupés ou non, pourraient aussi l’adopter. Ils peuvent trouver les renseignements dont ils ont besoin sur le site www.partenariat-cngpo-allianz.fr. Sous un mois, 10 000 titulaires pourraient bien avoir paraphé et renvoyé ce contrat qui ne change rien à l’exercice professionnel. Nous avons simplement cherché à formaliser l’existant. J’insiste sur un point : il n’y a aucune discrimination de traitement entre un client AGF et les autres patients. Tous seront conseillés de la même façon, l’intérêt de cette action portant notamment sur la protocolisation du conseil pharmaceutique. Côté pharmaciens, ce partenariat est ouvert à tous les officinaux, procède d’un engagement individuel et n’exclut aucun autre partenariat.
Le Collectif défend un autre projet, celui des succursales de pharmacie. Pouvez-vous nous en rappeler le principe ?
C’est assez simple : une pharmacie principale peut acheter trois autres officines appelées « succursales ». L’ensemble des quatre pharmacies constitue une seule entité juridique. Par exemple, une SEL, pourra détenir quatre points de vente. Aujourd’hui, un pharmacien déjà propriétaire d’une officine ne peut en acquérir une deuxième ; il peut simplement prendre des parts dans une autre. Avec notre proposition, le gérant est forcément un pharmacien, mais pas obligatoirement un investisseur. Autre particularité : la licence reste attachée à chacun des points de vente. Cela signifie que le montage peut se faire et se défaire. On pourra revendre l’ensemble de la structure ou seulement un point de vente.
Dans quel contexte s’inscrit ce projet de pharmacies succursales ?
Pour répondre aux objectifs ambitieux de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), notre réseau devra évoluer afin d’augmenter les capacités financières des officines. En effet, avec l’apparition de nouvelles missions, les titulaires auront besoin de davantage de moyens humains, de disponibilité pour se former et de surface. Et je ne suis pas sûr qu’à ce jour, les 22 500 pharmacies aient la capacité de répondre aux ambitions de la loi Bachelot. Notre proposition le permet, tout en maintenant les règles de propriété aux seuls pharmaciens, et en préservant le maillage puisque les licences restent attachées à chacun des sites. Notre projet représente également un moyen de proposer de réels plans de carrière à nos adjoints qui pourraient devenir responsables d’une succursale et/ou participer au capital de la holding détentrice des titres de l’officine dans laquelle ils exercent, ce qui n’est pas le cas avec nos structures actuelles. Concernant l’installation des adjoints, cette proposition a l’avantage de clarifier le marché, ce qui est une nécessité dans le contexte des transactions actuelles.
Quelles sont vos autres priorités d’ici à la fin de l’année ?
Sans aucun doute, l’aboutissement du décret permettant enfin la création des holdings. Car il y a urgence. Aujourd’hui 5 000 pharmacies sont sous forme de SEL. Or, ces officines devront un jour être cédées et les holdings représentent un outil incontournable pour la transmission des SEL. D’ici à la fin de l’année, il serait inconcevable que le décret ne soit pas finalisé alors qu’il existe aujourd’hui un consensus sur ce sujet au sein la profession.
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