PARTISANS et adversaires du pouvoir discuteront à l’infini des voies et moyens auxquels le président de la République a recouru et recourt encore pour alléger les souffrances sociales. Son bilan, au terme de dix-huit mois de gouvernance, n’est pas complètement négatif : il a obtenu, en utilisant des méthodes contestées, un début de diminution du chômage, il a tenté d’épargner les plus pauvres en leur accordant des subsides malgré l’impératif catégorique de la réduction des dépenses ; il a adopté le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) qui, à défaut d’une baisse des charges sociales, a tout de même donné une bouffée d’oxygène aux entreprises ; il va jusqu’à augmenter la TVA, ce que la majorité précédente souhaitait et qu’elle conteste aujourd’hui ; et, last but not least, la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) admet depuis près d’un an que le rythme de la marche vers les équilibres fondamentaux doit ralentir si l’on veut éviter la destruction du tissu social. Il a enfin procédé à deux interventions militaires au Mali et en Centrafrique, ce qui témoigne de son courage politique, car les guerres ne sont pas populaires.
Un problème d’impopularité.
Il aurait pu faire mieux. Sa réforme des retraites est dérisoire et nous avons manqué, à cause de sa pusillanimité calculée, une excellente occasion de faire des économies substantielles. Cela dit, il nous aura évité du même coup une probable crise sociale. Les jugements que nous portons sur une action politique sont nécessairement relatifs : nous ne sommes pas à la place de ceux qui ont des responsabilités. Nous en dirons autant de la baisse des charges sociales, compensée par une hausse plus forte de la TVA : les syndicats ne voulaient pas en entendre parler. Bref, le fond de notre inquiétude, c’est la rareté des recettes : entre droite et gauche, les différences sont miscroscopiques.
Le vrai problème de M. Hollande, c’est son impopularité. Elle décrédibilise son action politique, d’autant qu’il ne peut exciper d’aucun résultat probant, à part une baisse fragile du nombre de chômeurs qui doit être confirmée dans les mois qui viennent. Elle pèse sur la perspective d’un second mandat. Elle crée un désarroi car elle ne profite guère à l’opposition, ce qui ouvre la porte aux extrémismes. La crise économique, financière, sociale et morale d’un pays déboussoulé par les violents changements du monde reste aiguë. Le leadership de M. Hollande n’a pas la vigueur que requiert l’affolement populaire. Son style, sa simplicité, sa modération sont des qualités qui rassurent. Elles sont néanmoins décalées par rapport à la violence de l’environnement politique. Le président n’a même pas l’ambition d’apparaître comme un homme providentiel et, sur le plan des principes démocratiques, il a raison : nous connaissons tous les dangers de l’autoritarisme sans renoncer pour autant à une autorité capable de casser les verrous qui enferment la société française dans ses vieux conservatismes.
Un autre danger réside dans la concurrence de nos amis ou de nos adversaires : non seulement nous n’avons pas imité le modèle allemand, mais certains de nos voisins, le Royaume-Uni et l’Espagne par exemple, commencent à juguler la crise. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester dans le peloton de queue. M. Hollande sait pertinemment dans quel monde nous vivons. Il ne se lamente pas. Il voit dans la reprise américaine un espoir pour notre propre économie, et dans le développement chinois un marché pour nos exportations. Pour la France, le fait le plus important, peut-être, de 2013, c’est l’avènement du gouvernement de grande coalition en Allemagne, qui, en gros, lancera une politique de la demande qui nous aidera à équilibrer nos échanges avec notre premier partenaire commercial. Pour le monde entier, l’élection du pape François a été un événement essentiel car l’ancien archevêque de Buenos-Aires va, de toute évidence, transformer de fond en comble l’Église catholique et l’arracher à ses obscurantismes. La mort de Nelson Mandela nous convie tous à pratiquer l’humanisme en toute circonstance.
La guerre de Syrie, le chaos libyen, les massacres de Bangui, le menace terroriste au Sahel, les crimes de la Somalie et du Soudan montrent, une fois de plus, que, au moment où les objectifs vers lesquels l’exemple de Mandela nous guide deviennent de plus en plus clairs et indispensables, son message est bafoué par des comportements inhumains.
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