Le président de la République aurait dû renoncer il y a au moins un mois à son projet de déchéance de la nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme. Au contraire, il s’est entêté. Il était tellement sûr que, en présentant cette idée, il allait embarrasser le Front national et convaincre la droite, qu’il a en oublié ses relations tendues avec la gauche de la gauche.
Ceux qui, au sein de son propre camp, animent un mouvement d’opposition contre lui, ont été galvanisés par l’affaire de la déchéance. Or, depuis quelques mois, les « frondeurs », mélenchonistes et autres communistes, peut-être lassés de combattre une politique économique et sociale que M. Hollande a obstinément refusé de changer, avaient diminué leurs attaques. Tout à coup, voilà qu’ils s’estiment bafoués par l’exécutif et que, de nouveau, ils songent non plus à peser sur ses décisions, mais à se débarrasser du président actuel. Purement et simplement.
Ce faisant, ils se dressent en même temps contre la majorité populaire qui approuve la déchéance de nationalité. S’ils n’en ont cure, c’est parce que les Montebourg, les Hamon, les Duflot, les Mélenchon et les Laurent ont toujours défendu l’idéologie au détriment de l’efficacité dans la gestion des affaires, en exposant une belle théorie sur une relance de l’économie qui augmenterait la dépense publique et trouverait de nouvelles voies écologiques vers la croissance.
M. Hollande et son Premier ministre savent à quels dangers cette option exposerait le pays. De ce point de vue, ils ont, jusqu’à présent, sans doute empêché une aggravation du marasme français. Encore fallait-il ne pas se livrer à une nouvelle provocation et ne pas réveiller le marxiste qui dort. C’est ce que le chef de l’État, révolté par les attentats du 13 novembre, a fait dans la précipitation, presque comme s’il avait renoncé à se faire réélire par la gauche et tenté, une fois de plus, de réaliser une synthèse improbable, où il aurait trouvé plus d’électeurs de droite, du centre et de l’extrême droite et moins de socialistes.
C’est Hollande qui a provoqué la rupture.
C’est lui qui, en quelque sorte, a renoncé à la gauche et cherche à se hisser au-dessus des partis en se présentant comme le lieu géométrique de tous les centres. Il en oublierait presque qu’il est le pur produit du PS, que son nom est associé à la social-démocratie, qu’il a été pendant onze ans le Premier secrétaire du parti socialiste.
Que les idées de Christiane Taubira soient parfois extrêmes explique certainement qu’elle ne convenait pas au gouvernement d’un Manuel Valls qui s’emploie à adapter le pays à la mondialisation par tous les moyens qu’offrent la flexibilité, la formation, la cure d’amaigrissement indispensable des budgets sociaux. Mais aller chercher une disposition qui étonne ou chagrine même des gens de droite, c’était vraiment provoquer une rupture avec la gauche de la gauche.
De sorte que le président de la République, dont les chances de l’emporter en 2017 étaient déjà bien minces, ressort affaibli du départ de Mme Taubira. En l’état actuel des choses, impopularité du président, chômage toujours en hausse, croissance insuffisante, sa candidature représente un danger pour tous les élus socialistes qui voient arriver avec angoisse les législatives de 2017, après avoir essuyé tant d’échecs lors des élections intermédiaires.
Ce qui ne signifie pas pour autant que, si M. Hollande décidait de ne pas se présenter de nouveau, le candidat qui émergerait de la primaire de la gauche serait plus convaincant que lui, surtout s’il porte les ambitions dirigistes d’un Montebourg ou s’il a les compétences qu’une Cécile Duflot a exercées au ministère du Logement.
Devant ce tableau sinistre de la gauche au pouvoir, on ne se pose qu’une question : qu’est-ce que l’opposition va bien pouvoir faire pour perdre les élections de 2017 ? Hélas pour elle, beaucoup de réponses viennent à l’esprit.
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