Le rôle que joueront les mandataires de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) dans les prochains mois, sera décisif. À l’heure où le gouvernement décide de mettre en œuvre une réforme systémique visant un régime de retraite universel, la CAVP a le devoir de promouvoir son modèle. Un modèle hybride qu’elle a été la première à concevoir il y a 55 ans, et reposant sur deux piliers, répartition et capitalisation. La CAVP est d’ailleurs à ce titre, le second fonds de pension français* pour l’engagement de ses actifs (8,3 milliards d’euros).
Ce modèle est d’autant plus précurseur qu’il répond, avant la lettre, aux exigences du président Macron qui estime nécessaire de « mettre les régimes de retraite professionnelle au service du financement des entreprises ». En effet, la CAVP investit 56,6 % (4,7 milliards d’euros) de ses actifs en obligations avec plus de 50 % d’émetteurs français, 12 % en actions à 90 % européennes, et 6 % auprès de PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI).
Mais la tâche des mandataires de la CAVP ne se limitera pas à faire valoir cette exemplarité. Ils auront également la charge de défendre les intérêts de leurs 60 000 affiliés en évitant que les réserves, constituées par le régime complémentaire par répartition à hauteur de 1,3 milliard d’euros, ne soient affectées au futur régime universel. « Ces réserves proviennent d’un effort consenti au fil des ans par les pharmaciens au travers de surcotisations ; elles proviennent par conséquent d’un effort de la profession qui doit être reconnu, et protégé », rappelle Monique Durand, présidente de la CAVP.
Affronter la transition démographique
Du reste, la caisse des pharmaciens a besoin de ces réserves pour renforcer la robustesse de son régime, de ses fonds propres et de sa solvabilité, ne serait-ce que pour s'affranchir des aléas démographiques. Dès à présent ces réserves prouvent leur utilité alors que, pour la première fois cette année, un déficit technique frappe le régime par répartition, à hauteur de 1 million d’euros.
La profession n’a cependant rien à craindre. Même face à un déficit technique qui pourrait se creuser jusqu’à 80 millions d'euros en 2032, sa caisse de retraite dispose de réserves suffisantes pour tenir jusqu'en… 2042. La CAVP a donc toute latitude pour diversifier ses engagements, notamment dans l’aide à l’installation de jeunes diplômés. Si elle ne peut, en tant que caisse de retraite, détenir de fonds d’investissement, rien ne lui interdit, en revanche, d’abonder un fonds de financement des jeunes candidats à l'installation via une société de gestion.
Ce fonds présenterait le double avantage de garantir à la fois l’indépendance de la profession et les effectifs des affiliés à la CAVP ! Ce projet n’est cependant qu’à l’état d’ébauche, assure Monique Durand. Toutefois, ce cercle vertueux, symbole d'une nouvelle solidarité intergénérationnelle, est assez prometteur pour être mentionné dans un rapport remis récemment au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
*Après le régime additionnel de la Fonction publique, créé en 2005.
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