LE GOUVERNEMENT, et plus particulièrement le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, ne semble pas exercer sur les enseignements dispensés à l’école tout le contrôle nécessaire. Certes, il est attaqué, à partir de rumeurs que rien ne vérifie, par exemple son adhésion à la « théorie du genre », par les milieux les plus conservateurs et même réactionnaires. Mais il ne lui suffit pas de se justifier en pratiquant avez zèle la dénonciation, en termes démesurés, de tout ce que dit Jean-François Copé. S’il ne se sentait pas débordé, à l’école, par diverses associations et syndicats qui favorisent la diffusion de livres ambigus auprès des enfants, il n’aurait pas retiré sa politique de la famille le 3 février dernier.
Que M. Copé s’élève avec force contre un ouvrage intitulé « Tous à poil » et dans lequel, effectivement tout le monde se déshabille, y compris l’institutrice, ne nous paraît pas aussi excessif que l’affirment ses détracteurs socialistes, de Jean-Marc Ayrault à Najat Vallaud-Belkacem. Il y en d’autres publications du même genre, si l’on peut dire, signalées par « le Figaro » de vendredi et qui, incontestablement, contiennent des connotations sexuelles. La tendance des instances éducatives à appliquer des idées neuves ne date pas d’aujourd’hui. Il était néanmoins convenu qu’il fallait éviter de parler de sexualité aux enfants de moins de 10 ans parce qu’eux-mêmes voulaient l’ignorer. Le scandale n’est pas aussi immense que l’opposition, surtout l’extrême droite, veut bien le dire. Mais le gouvernement n’avait pas besoin de cette polémique qui tend à jeter la suspicion de tout ce que M. Peillon fait en matière d’éducation.
Deux exemples.
La question posée porte moins sur l’influence exercée sur nos chères têtes blondes que sur la capacité du gouvernement à redresser le pays alors que son impopularité atteint des sommets. Il est contesté sur tout ce qu’il fait. Le président de la République a plus tenu les engagements électoraux qu’il avait pris dans le domaine sociétal que ceux qui concernaient l’emploi, la dette et le pouvoir d’achat. Son projet de pacte de stabilité est le dernier espoir auquel les Français de bonne volonté voudraient tous s’accrocher. Mais comment croire qu’il va réussir quand on voit le pouvoir harcelé par toutes les composantes du pays ? Tandis que la droite demande au patronat de ne pas écouter les sirènes gouvernementales, que se créent des groupes voués à l’intolérance et même à la violence, que la gauche du PS hurle contre les projets socio-économiques, la moindre allusion à la réduction de la dépense publique est accueillie par des cris d’orfraie. Un exemple : le patronat et les syndicats sont chargés de négocier le rétablissement de l’Unedic, l’organisme lourdement déficitaire qui paie les indemnités de chômage. Le Medef suggère de mettre fin, dans sa forme actuelle, au régime des intermittents du spectacle qui coûte à lui seul 1,2 milliard d’euros et qui permet à tous ceux qui travaillent 580 heures par an dans l’ensemble des activités culturelles d’être indemnisés pour le reste de l’année. Il y a quelque dix ans déjà, le gouvernement de Jacques Chirac avait tenté de mettre un terme à ce privilège féodal, né sans doute de l’exception culturelle française, concept qui, avant tout, nous coûte les yeux de la tête. La CGT a déchiré publiquement le document patronal. Autre exemple : le gouvernement envisageait de poursuivre le gel des salaires de fonctionnaires. Il a été contraint de démentir ce qui non seulement était vrai, mais reste indispensable.
Le déni de réalité est renforcé par le manque de crédibilité du gouvernement. Les Français rejettent les programmes de réduction de la dépense publique parce qu’ils ne croient pas que leurs dirigeants actuels sont les mieux placés pour les appliquer. Il s’agit pourtant d’une tâche d’importance vitale pour le pays.
Najet Vallaud-Belkacem croit mettre un terme à la polémique en s’acharnant contre Jean-François Copé
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