Les Nigérians sont actuellement en pleine campagne électorale, alors même que les élections présidentielles, législatives et régionales, qui devaient se tenir le 16 février et le 2 mars, ont été repoussées d’une semaine par la commission nationale électorale… présidée par une influente pharmacienne.
Fondateur d’une entreprise de fabrication et de distribution de médicaments, Jimi Agbaje se consacre essentiellement à la politique depuis 2005. Il a perdu de peu, en 2015, les précédentes élections au poste de gouverneur de Lagos, et il est de nouveau cette année candidat. Son programme porte notamment sur l’amélioration des transports et la lutte contre la pollution, deux des principaux fléaux de cette immense cité où voisinent gratte-ciel et bidonvilles. Très engagé aussi dans les questions de santé, il fut entre autres président de la Société de pharmacie du Nigeria (PSN), et souhaite, comme celle-ci, améliorer l’accès de la population à des services pharmaceutiques sûrs et de qualité. Bien placé selon ses partisans pour l’emporter cette année, dans une élection qui se jouera de toute façon au coude à coude, il deviendra, s’il est élu, l’une des personnalités les plus influentes du pays.
Une officine pour 32 000 habitants
Bien que le Nigeria compte 22 000 pharmaciens diplômés, seulement 59 % d’entre eux y exercent effectivement cette profession, dont à peine la moitié en officine. Résultat, le pays ne compte que 6 000 officines pour 190 millions d’habitants, soit une pour 32 000 habitants, avec des répartitions extrêmement inégales selon les régions et les villes. Les autorités estiment qu’il faudrait 50 000 officines pour une bonne couverture du pays, alors qu’une grande partie des médicaments sont vendus hors de tout contrôle, notamment dans la rue, ce qui permet aux contrefaçons et aux mésusages de toutes sortes de prospérer dramatiquement. En outre, les pharmaciens nigérians, soutenus par les organisations sanitaires et pharmaceutiques internationales, souhaitent passer du rôle de distributeurs de médicaments à celui de véritables professionnels de santé de premier recours.
Le report des élections, officiellement décidé en raison de problèmes d’organisation de dernière minute, a par ailleurs placé une pharmacienne, Amina Zakari, au cœur de l’actualité du pays. Présidente de la commission électorale nationale, après avoir effectué toute sa carrière dans les administrations nigérianes de santé publique et de pharmacie, elle est accusée par ses détracteurs d’avoir ordonné ce report pour favoriser la réélection du président sortant, Muhammadu Buhari, ce qu’elle conteste vivement.
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