Une lueur d’espoir pour les officines rurales

Publié le 04/06/2012

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DEPUIS plusieurs années, l’Association de pharmacie rurale (APR) tire le signal d’alarme. La disparition des médecins des campagnes entraînera la fermeture de centaines, voire de milliers d’officines, se désole son président, Benoît Thiébaut. Plus de prescripteurs, moins de prescriptions. Quant aux maisons médicales, si elles ont le mérite de pérenniser la présence de professionnels de santé dans les zones sous médicalisées, elles condamneront forcément les officines les plus éloignées de ces structures. Au final, pour les patients, c’est la double peine : plus de médecins et plus de pharmaciens.

Alors, pour Benoît Thiébaut, les propositions de l’Ordre des médecins sont comme une lueur d’espoir pour les officines rurales. « Je suis ravi, lance le président de l’APR. Jusqu’à présent, toutes les déclarations allaient dans le sens contraire. Enfin, il y a une prise de conscience que l’accès aux soins est devenu un réel problème pour une partie de la population. » D’autant que le phénomène s’étend de plus en plus aux zones urbaines, souvent défavorisées, comme certaines banlieues. Le paradoxe, « c’est qu’il n’y a jamais eu autant de médecins formés qu’à l’heure actuelle, mais ils sont très mal répartis », fait remarquer Benoît Thiébaut. Quoi qu’il en soit, pas question pour lui d’abandonner le projet d’officine dédiée de proximité* et le maintien de cabinets médicaux satellites. En effet, selon lui, si l’obligation pour les jeunes médecins de s’installer dans leur région de formation pendant quelques années était retenue, elle ne pourrait pas s’appliquer avant plusieurs années. En attendant, il faut donc trouver des solutions pour tenir le coup. Car, selon l’APR, pas moins de 20 % des 9 000 officines rurales devraient être confrontées à ce phénomène de désertification médicale dans les cinq ans à venir, avec à la clé, une perte d’environ 30 % de leur chiffre d’affaires. « Notre projet d’officine dédiée de proximité sera en quelque sorte un soin palliatif en attendant le vrai remède », affirme Benoît Thiébaut.

* Ce projet prévoit que les habitants des communes dont le médecin part pour rejoindre une maison de santé pluridisciplinaire puissent passer un contrat de suivi thérapeutique avec la pharmacie de leur choix.

› C. M.