« LES DERNIÈRES marches à monter ne sont pas les plus faciles », affirme Laurence Bouret, déléguée générale de DASTRI. Presque deux ans après le lancement de la filière de collecte des DASRI, les acteurs, tout en affichant leur satisfaction quant au travail déjà accompli, n’en restent pas moins mobilisés et vont engager une nouvelle campagne de communication dès novembre. Certes le taux de collecte moyen de janvier à août de cette année a atteint 31 %, soit la moitié de l’objectif que l’éco-organisme de la filière, DASTRI, s’est fixé pour 2016, c’est-à-dire 60 % environ des volumes de déchets.
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Mais les acteurs de la filière estiment nécessaire de ne pas relâcher l’effort. D’où une nouvelle campagne de sensibilisation, « tous en boîte », qui va être nationale et multicanal : digitale, avec notamment la home page du site DASTRI, et audiovisuelle, avec des campagnes d’informations sur les chaînes publiques de radio et de télévision, ainsi que divers événements médias et des journées portes ouvertes chez les opérateurs. Cette campagne s’adresse avant tout aux patients en auto traitement, 18 pathologies concernées (définies par arrêté) avec en tête les diabétiques, de loin les plus gros utilisateurs de DASRI.
Un taux de collecte inégal selon les régions.
Des focus particuliers vont être portés sur les quelque dix régions de France à la traîne dans le domaine de la collecte. Le chiffre de 31 % annoncé par l’éco-organisme recouvre en effet de grandes disparités, du Poitou Charente où l’on collecte la quasi-totalité des DASRI, jusqu’à l’Île de France où le taux ne dépasse guère 13 %. Des relations média plus ciblées auront lieu dans ces régions afin d’augmenter les taux de collecte plus nettement qu’ailleurs. La filière de collecte n’est en effet pas arrivée en terrain vierge et des régions étaient déjà beaucoup plus en avance que d’autres au moment où a été créée DASTRI, en décembre 2012. Ainsi l’implication des collectivités locales (pas si évidente partout en France) et celle des pharmaciens ont permis au Poitou Charente d’arriver à une maîtrise quasi parfaite de la collecte, quand en Île de France on en est à peine aux balbutiements.
Le lancement de cette campagne de sensibilisation ne se fait pas à l’aveuglette ; une enquête a été demandée à l’IFOP afin de réaliser un état des lieux. Celle-ci a été menée auprès de 1 725 patients en auto traitement, entre la mi août et la mi septembre et conforte les acteurs de la filière sur l’efficacité du dispositif mis en place. Ainsi, près de 60 % des patients regroupent et stockent les DASRI dans le contenant adéquat, près d’un quart les ramène chez leur pharmacien avec les médicaments périmés et/ou non utilisés. Ils sont seulement 15 % à les jeter dans les ordures ménagères, précisément ce qu’il ne faut pas faire, puisque la filière a été créée pour éviter des accidents chez les personnes travaillant dans le circuit de collecte et de valorisation des déchets en général. Mais pour Adeline Merceron, directrice d’études à l’IFOP et auteure de l’étude, ce taux de 15 % est encore trop important. « C’est le plus souvent le fait d’hommes, jeunes, et urbains, notamment de la région parisienne, qui sont souvent les moins avancés dans la pratique du tri en général, souligne-t-elle. À l’origine de ces mauvaises pratiques, avant tout un déficit d’information, soit que les sondés ne savent pas qu’il faut stocker les DASRI à part, soit qu’ils n’ont pas de quoi les stocker ou ignorent où les rapporter. »
Volontariat et sens des responsabilités.
La campagne cible de nombreux acteurs. Mais la clé de voûte du dispositif de la filière reste les pharmaciens, et, à ce titre, divers moyens de communication leur sont tout particulièrement dédiés : stickers, affiches, fiches pratiques et calendriers de collecte leur seront proposés. Il est vrai qu’ils représentent 90 % des 12 000 points de collecte existant en France (le reste étant composé de déchetteries, de quelques bornes dans les mairies par exemple, ou de camions itinérants…). Un maillage encore perfectible, bien que déjà efficace. L’idéal serait d’atteindre le chiffre de 15 000 pharmaciens, explique en substance Éric Myon, secrétaire général de l’UNPF. Il ne le sera que sur la base du volontariat, c’est ainsi que le système fonctionne depuis le début. « Les pharmaciens ne sont pas générateurs de DASRI, mais leur sens des responsabilités les a amenés à pallier les insuffisances des collectivités locales », ajoute Éric Myon. Déjà habitués à collecter les médicaments non utilisés, ils consacrent aussi du temps désormais à celle des DASRI, ce qui n’est pas toujours facile : manque d’espace, par exemple, coût des assurances en hausse, celles-ci considérant que ce n’est pas le rôle des pharmaciens… Un sens des responsabilités qui a assuré la réussite du système et constitué un maillage suffisant pour les patients. Gérard Raymond, secrétaire général de la Fédération française des diabétiques (AFD), le dit sans ambages : « nous ne voulions pas transiger sur la qualité du maillage et la gratuité du système. » Concernant ce dernier aspect, les acteurs de la filière prennent en charge le coût de la collecte en amont. Et pour le reste, il faut optimiser et étendre ce système qui marche.
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