Assouplir les possibilités de prescription de l'hydroxychloroquine : c'est ce que demande Philippe Douste-Blazy, à l'origine d'une pétition qui a déjà recueilli plus de 220 000 signatures sur le site change.org.
À l'initiative de cette pétition baptisée "#NePerdonsPlusDeTemps", l'ancien ministre de la Santé et l'infectiologue Christian Perronne demandent au Premier ministre de modifier le décret du 26 mars. Un texte qui réserve le traitement défendu par le Pr Raoult aux patients atteints de formes graves du Covid-19, en particulier ceux souffrant de pneumonie oxygéno-requérante ou d'une défaillance d'organe. « À ce stade trop tardif de la maladie, ce traitement risque d'être inefficace. Si l'efficacité de l'hydroxychloroquine se confirme, il faudra rapidement ouvrir le protocole aux médecins libéraux pour éviter la saturation des hôpitaux », précise l'argumentaire de la pétition cosignée par une dizaine de personnalités du monde médical, dont le Pr François Bricaire, le Dr Patrick Pelloux ou l'ancienne ministre de la Santé Michèle Barzach. Pour défendre sa position, Philippe Douste-Blazy cite notamment des données chinoises récentes qui suggèrent « l'efficacité de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine au laboratoire et chez les malades ». Il évoque également les cartes publiées par Santé publique France qui « montrent un taux de mortalité beaucoup plus faible chez les personnes hospitalisées à Marseille que dans le reste du territoire », et rappelle la décision de la FDA aux États-Unis « de mettre de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine à la disposition des pharmacies hospitalières sur l'ensemble du territoire fédéral ». Les signataires de la pétition appellent en conséquence l'État à « effectuer des réserves ou des commandes d'hydroxychloroquine afin que nous ne soyons pas en manque de traitement si son efficacité venait à être prouvée ».
Partageant la position de Philippe Douste-Blazy, l'ancien président de la Haute Autorité de santé (HAS), Jean-Luc Harousseau, et l’ancien directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Dominique Maraninchi, ont également publié une tribune dans « le Figaro » dans laquelle ils recommandent le traitement du Pr Raoult. Selon eux, les essais du professeur marseillais ont montré « une diminution très rapide de la charge virale avec négativation des recherches virologiques dans plus de 90 % des cas en moins de huit jours, ce qui pourrait permettre d'éviter l’aggravation, et en particulier le transfert en réanimation ». Ils plaident donc pour proposer un traitement précoce « avant la survenue de complications respiratoires sévères ».
Toutefois, rien ne peut être décidé sans des résultats positifs d'études cliniques de plus grande envergure. Le week-end dernier, Olivier Véran a rappelé que l'on connaîtrait dans les prochains jours les premiers résultats intermédiaires de l'étude clinique européenne Discovery, qui teste quatre traitements potentiels chez 3 200 patients, dont la chloroquine.
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