EN AOÛT dernier, les pharmaciens allemands ont eu l’œil attiré par une annonce publiée par les services immobiliers du Bundestag qui souhaitent ouvrir, avant la fin de cette année, une pharmacie dans un des immeubles parlementaires attenant à l’ancien Reichstag, lieu officiel de réunion des 620 députés allemands. La presse pharmaceutique n’a pas manqué de relever une certaine contradiction entre la création de cette officine et l’attitude de nombreux responsables politiques face aux pharmacies : ces dernières années, les parlementaires allemands ont, entre autres, autorisé les ventes par correspondance et les pharmacies « secondaires », c’est-à-dire des simples points de délivrance dépendants d’une pharmacie principale, tout en prenant de nombreuses mesures pour faire baisser les dépenses de médicaments.
En revanche, les députés ne semblent pas goûter, eux, au charme des pharmacies virtuelles ou des dépôts pharmaceutiques. Bien que la pharmacie la plus proche soit exactement à huit minutes à pieds du Reichstag et que quatre autres officines se trouvent à moins d’un kilomètre, le Parlement souhaite disposer d’une officine complète au pas de sa porte. L’appel d’offres, lancé en août, a déjà suscité plus de soixante réponses, au point que le choix du lauréat, qui devait être arrêté ces jours-ci, a été repoussé d’un mois. Il faut dire que les locaux proposés sont alléchants, particulièrement vastes et bien situés, et que le Bundestag propose aux candidats de fixer eux-mêmes le loyer qu’ils lui verseront. De quoi, là aussi, faire rêver les pharmaciens « moyens », qui se sentent de plus en plus étranglés par la politique financière du gouvernement.
Ouverte à tous.
Mais, plus drôle encore, un journal professionnel a relevé, en creusant le dossier, que la création d’une pharmacie au Bundestag n’obéit pas seulement à d’urgents impératifs sanitaires : les locaux qui lui seront affectés abritaient auparavant une boutique et une librairie parlementaires qui se révéla être un désastre financier. Ils furent ensuite transformés en un magasin de souvenirs, sans plus de succès. Finalement, les services immobiliers du Parlement ont estimé qu’une pharmacie pouvait être un investissement solide et durable… de quoi là aussi mettre du baume au cœur de la profession.
Enfin, précise le cahier des charges, la pharmacie sera bien sûr ouverte à tous, c’est-à-dire non seulement aux 640 députés et à leurs collaborateurs, mais aussi aux riverains et, espère le Bundestag, aux dizaines de milliers de touristes qui visitent chaque année le superbe quartier parlementaire de la capitale allemande.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion