Froid professionnel

Comment les enceintes réfrigérées modernes ont remplacé les frigos d’antan

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Publié le 28/09/2021
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La crise du Covid aura sûrement raison des vieux réfrigérateurs ! Avec plus de 400 000 injections par semaine dans les cabinets médicaux et officines confondus*, on imagine bien qu’il a fallu enlever les « nanars » et faire de la place dans les frigos . Sans compter les vaccins contre la grippe saisonnière qui arrivent bientôt, les boîtes de médicaments issus de biotechnologies souvent conservées entre +2 °C et +8 °C… Une bonne occasion de changer de « frigo » pour optimiser son stockage.
La qualification de l’enceinte est un critère important à prendre en compte

La qualification de l’enceinte est un critère important à prendre en compte
Crédit photo : BURGER/PHANIE

C’est ce que confirme Luis Dos Santos, gérant de l’entreprise AJPL Pharma : « Nos ventes ont beaucoup évolué cette année, pas seulement dans les officines mais aussi dans les mairies, les centres de vaccination, les EHPAD. Les pharmaciens ont d’ailleurs été souvent consultés pour leur donner des conseils sur le type d’enceinte à choisir. En officine, on a pu constater aussi une augmentation des achats de plus gros appareils et il devient monnaie courante que les clients s’équipent de deux enceintes réfrigérées. »

Gagner en froid

Pour rappel, l’Ordre des pharmaciens, dans ses recommandations de gestion des produits de santé soumis à la chaîne du froid à l’officine (2009), a identifié les conditions minimales à respecter pour une enceinte thermostatique, à savoir « disposer d’un système de ventilation efficace pour  une répartition de l’air réfrigéré la plus homogène possible, disposer d’un volume utile de rangement en adéquation avec les volumes stockés, être correctement éclairée, être conçue avec des matériaux résistants aux produits d’entretien et d’asepsie et permettant un nettoyage aisé et efficace, être équipée de clayettes très ajourées, garantir un dégivrage automatique avec maintien de la température entre +2 °C et +8 °C, être équipée d’un système autonome et indépendant d’alarme avec mise en place au minimum de deux capteurs positionnés aux points critiques du volume utile comme le point le plus chaud et le point le plus froid (positions déterminées lors de la qualification de l’enceinte) ».

Il est donc nécessaire de prendre en compte lors de l’achat, le type de froid généré (en préférant au froid statique le froid brassé, ventilé ou à air forcé), le type d’alarmes (alarme de non-conformité de la température intérieure, voire d’ouverture de porte), le système de suivi et d’enregistrement en continu de la température, le système de dégivrage, le type de régulateur (limitation d’amplitude des variations de température).

Gagner en temps

Le suivi des températures par des systèmes automatisés informatisés est un critère essentiel pour gagner en qualité mais aussi en temps. En effet, des enregistreurs permettent de relever la température en pseudo-continu (certains même en cas de coupure électrique, avec possibilité d’évaluer la durée de la coupure), puis les données sont extraites pour être archivées vers l’ordinateur soit en positionnant l’appareil sur son socle USB relié à l’ordinateur soit directement par radiofréquence. Elles peuvent aussi être envoyées vers un serveur internet sécurisé. Des graphiques d’évolution de la température permettent de suivre ces données en un coup d’œil.

De plus, grâce aux alarmes immédiates en cas de non-conformité (alarmes de température inadaptées sonores ou visuelles, alarmes d’ouverture de porte) et de messages associés (par téléphone, par mail, par SMS…), le pharmacien peut intervenir rapidement et limiter les dégâts !

Un autre élément permettant de gagner du temps est la surface vitrée de l’enceinte réfrigérée, qui permet de visualiser plus rapidement les médicaments lors du stockage ou de la dispensation.

Gagner en qualité

La qualification de l’enceinte est aussi un critère important à prendre en compte. En pratique, il s’agit de mesurer la température en neuf points du volume utile durant 24 heures, dans les conditions habituelles d’utilisation. La cartographie en résultant permet de valider la conformité de la température et de localiser les points critiques où il est recommandé de placer les capteurs de températures pour l’enregistrement et le dispositif d’alarme du suivi de la température (point le plus chaud et point le plus froid).  

L’ordre des pharmaciens recommande de renouveler cette cartographie tous les ans et/ou après chaque intervention sur l’enceinte. C’est aussi un des critères de la certification ISO 9001-QMS Pharma, dans laquelle sont engagées plus de 2600 pharmacies. C’est le cas de Jean-Marie Pennec, pharmacien titulaire à Plouigneau (Finistère) : « En pratique, j’ai la possibilité de louer auprès de mon groupement une sonde que je place pendant une certaine durée au niveau de neuf points stratégiques (qui sont schématiquement les sommets et le centre d’un cube), puis j’établis une cartographie que j’archive. »

Une cartographie en 9 points

Cette cartographie à neuf points est aussi un critère essentiel d’AJPL Pharma, comme le précise Luis Dos santos : « Chacun de nos appareils Liebherr, d’origine allemande, est déballé, recalibré et cartographié en neuf points avant la vente. Nous livrons ainsi tous nos appareils avec cette certification. »

Une cartographie pouvant être utile également en cas de litige avec les assurances, sinon leur refus pourrait faire l’effet d’une douche froide…

 

 

 

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Céline Longeard

Source : Le Quotidien du Pharmacien