Avec un logiciel de fraude acheté via le réseau social Telegram, un jeune de 23 ans a, pendant 3 ans, édité de fausses ordonnances de médicaments à base de codéine. Le tribunal correctionnel de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) l’a condamné à 1 an de prison avec un sursis probatoire de 2 ans et au remboursement de 3 000 euros auprès des victimes.
De décembre 2021 à mars 2024, un jeune homme de 23 ans, muni d’un logiciel de fraude, a fabriqué de fausses ordonnances et usurpé l’identité de 17 médecins afin de se fournir en médicaments à base de codéine (sous forme de comprimés et de sirops) auprès des pharmacies de Saint-Malo et des communes environnantes, rapporte le média « Le Pays Malouin ». L’accusé, qui comparaissait sans avocat le 1er octobre devant le tribunal correctionnel de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), a reconnu les faits.
Sa supercherie aurait pu durer encore longtemps sans la vigilance d’une pharmacienne malouine, qui a prévenu les autorités. Lors d’une perquisition au domicile de l’accusé, les policiers ont trouvé un ordinateur portable, acheté 200 euros sur le réseau social Telegram, qui contenait un logiciel clé en main pour élaborer de fausses ordonnances. Le jeune homme, qui s’était renseigné sur Internet sur les posologies des différents médicaments, n’avait qu’à changer les dates et les médicaments demandés sur les ordonnances, usurpant même l’identité de médecins et de patients.
« Se faisant passer pour le médecin, il téléphonait aux pharmacies pour leur annoncer la venue de son patient. C’est une pratique peu courante », a constaté l’avocat d’un des médecins, qui réclamait 2 000 euros de préjudice moral. Plusieurs patients se sont même vu opposer des refus de prescriptions médicales à la suite de l’usurpation de leur nom. Au total, le tribunal a dénombré 24 victimes (dont les 17 médecins). Les caisses d’assurance-maladie du Morbihan, de Vendée, de l‘Eure, du Loiret et de Loire-Atlantique ont aussi déposé plainte.
Sommé d’expliquer ses motivations, le jeune homme a confié être devenu dépendant à la codéine à l’âge de 16 ans, après la mort de sa mère. Dépendance dont il n’aurait pris conscience que récemment, après plusieurs tentatives de suicide avec ces médicaments. Il affirme avoir stoppé sa consommation et ne pas avoir l’intention de recommencer : « J’ai décroché sans accompagnement, car je ne voulais pas de produit de substitution. J’en ai beaucoup souffert. »
Le tribunal l’a condamné à 1 an de prison avec un sursis probatoire de 2 ans. Il fait aussi l’objet d’une obligation de soins et de travailler, et doit rembourser environ 3 000 euros aux victimes.
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