Si 94 % des pharmaciens estiment que le métier a changé ces dernières années et 99 % que cette transformation va se poursuivre, seulement 43 % sont optimistes pour l’avenir de la profession. De cette enquête menée en ligne fin mai, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) met en exergue les missions plébiscitées par les confrères, tout comme celles qui ont moins de succès.
La vaccination est la mission qui rencontre la plus belle adhésion de la profession. Ainsi, 96 % des pharmaciens interrogés vaccinent contre la grippe « et pour la plupart également contre le Covid-19 », souligne l’UNPF dans un communiqué, notant que ce taux « est supérieur aux moyennes nationales » ce qui laisse penser que les répondants (304 titulaires) sont davantage investis dans les nouvelles missions. L’élargissement de la vaccination à l’officine, prévu dans la convention signée en mars, est particulièrement salué puisque 90 % des pharmaciens envisagent de réaliser des vaccinations adultes dans ce cadre à l’automne 2022.
Dans les missions conventionnelles à venir, ils sont déjà 77 % à vouloir s’engager dans le dépistage des infections urinaires, 71 % dans le dépistage du cancer colorectal et, sans surprise, seulement 10 % dans la dispensation à l’unité. À noter que 67 % des titulaires précisent avoir pris connaissance du contenu de la nouvelle convention pharmaceutique dans les grandes lignes et 10 % ont lu le texte. Parmi les missions déjà en place, 72 % des pharmaciens dépistent le Covid-19, 46 % font de la dispensation adaptée, mais seulement 19 % réalisent des entretiens pharmaceutiques et 18 % des bilans partagés de médication.
Le manque de temps (69 %), de rémunération (67 %) et de personnel (65 %) sont les freins le plus souvent cités à la mise en œuvre des nouvelles missions. De plus, la question de l’attractivité des métiers de l’officine et la proposition de s’appuyer davantage sur les préparateurs dont la place mérite d’être réévaluée reviennent régulièrement dans les commentaires. « Notre enquête confirme un certain malaise de la profession, partagée entre la forte motivation de développer ses services pour la population et un désarroi lié au manque de reconnaissance effective et de moyens pour assumer pleinement son rôle, analyse Christophe Le Gall, président de l’UNPF. Le déséquilibre entre le manque de personnel et les besoins de santé croissants, alors que la ressource médicale se raréfie, fait peser sur le réseau officinal une menace qu’il convient de lever avec toutes nos énergies, par une réflexion globale avec les pouvoirs publics sur la place durable de l’officine au cœur du système de santé. »
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