Parmi les multiples désagréments occasionnés par les ruptures de stock de médicaments : l'obligation de devoir se justifier au comptoir. Pour aider les officinaux à répondre aux interrogations des patients, l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF) a conçu un guide pratique.
Si la situation doit s'améliorer dans les prochaines semaines, comme l'a promis le ministre de la Santé, et si des travaux ont été entrepris pour limiter le problème des pénuries de médicaments dans les années à venir, les pharmaciens doivent encore composer avec. Dans ce contexte, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) leur propose un guide pratique en 10 questions-réponses « pour ne pas rester démunis face aux inquiétudes et aux questions des patients ». Parmi les dix exemples de remarques que peuvent poser les patients au comptoir : « Le réseau des pharmacies devrait s’organiser pour éviter les pénuries » ; « Les pénuries, c’est à cause de la guerre en Ukraine » ; « Si les pharmaciens dispensaient les médicaments à l’unité, cela résoudrait le problème ? » : ou encore « En quoi permettre au pharmacien de prescrire des traitements pour les maladies du quotidien aiderait à améliorer la situation ? ». Pour chacune des dix questions sélectionnées par l'UNPF, des éléments de réponse sont apportés. Autant d'éléments de langage qui peuvent désamorcer des situations parfois tendues avec les patients et qui peuvent permettre d'engager un débat constructif avec eux.
Il est en effet difficile pour les patients de comprendre comment des médicaments aussi courants que l'amoxicilline ou le paracétamol peuvent être en rupture de stock dans un pays comme la France. Production insuffisante, dépendance vis-à-vis des pays étrangers, baisses de prix sur les médicaments génériques, surprescriptions… les ruptures et tensions d'approvisionnement sont multifactorielles et les pharmaciens n'ont que peu de moyens d'y faire face. Pourtant, ils sont parfois tenus pour responsables par des patients frustrés de ne pouvoir obtenir le traitement. « Les tensions d’approvisionnement complexifient chaque jour l’acte de dispensation des médicaments. Une personne sur trois a déjà personnellement fait l’expérience de pénuries de médicaments sur le sol français », rappelle l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Le nombre de signalement de ruptures suffit à comprendre à quel point la situation s'est dégradée au cours des 15 dernières années. « De 44 signalements de ruptures à l’ANSM en 2008 à 871 en 2018 et 3 278 sur les 9 premiers mois de 2022, comment la situation a-t-elle pu s’aggraver à ce point ? », se demande l'UNPF, qui appelle à « mettre fin à la spirale des baisses tarifaires qui menace l’accès de la population aux médicaments » et à accélérer « l'extension du répertoire, en particulier aux médicaments biosimilaires et hybrides ».
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