L'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce la présence de substances toxiques dans 40 % des feutres, stylos, cartouches et surligneurs qu’elle a analysés à l’approche de la rentrée des classes.
Il s'agit de phtalates reprotoxiques, de perturbateurs endocriniens, d’impuretés cancérogènes, d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, d’isothiazolinones, de benzyl alcool, de toluène et de benzène. Ces composants classés comme toxiques ont été retrouvés dans près de la moitié des 36 produits passés au crible par l’association de consommateurs : feutres, stylos, cartouches d’encre, surligneurs, crayons de couleur et autres rollers et stylos effaçables. « Au premier rang des substances nocives relevées figurent les allergènes tels que les isothiazolinones, des conservateurs régulièrement dénoncés par les allergologues, trouvés dans la moitié des cartouches d’encre testées », alerte l'UFC-Que Choisir, citant certains produits aux teneurs particulièrement élevées, comme le Stabilo Boss Original Fluo, les stylos-billes effaçables Pilot Kleer noirs et les stylos roller Pilot Frixion medium bleus. « Des substances classées cancérogènes probables ont également été détectées dans les encres de 4 stylos-billes sur les 6 testés : le Bic Cristal original noir, le Paper Mate Inkjoy bleu ou le pack éco noir acheté chez B & M », poursuivent les auteurs de l’étude, signalant également dans le vernis des crayons de couleur de la marque Cultura un phtalate figurant dans la liste européenne des substances extrêmement préoccupantes. L'association de consommateurs condamne par ailleurs sans appel les stylos-billes « compte tenu du cocktail de substances nocives retrouvées dans la totalité des références testées » et déconseille aux parents d’en acheter à leurs enfants.
Pour autant, si les fabricants - y compris les grandes marques - exposent ainsi très largement les enfants à des doses parfois considérables, aucun d’entre eux n’enfreint la législation européenne qui autorise ces substances, déplore l'UFC-Que Choisir. Ils ne sont d’ailleurs pas tenus de mentionner la présence de substances allergisantes, ni même d’apposer des pictogrammes alertant des dangers. À la différence des industriels du jouet qui sont très contraints en matière de réglementation. L'UFC-Que Choisir dénonce ce paradoxe et demande aux autorités françaises et européennes « d’étendre sans délai à toutes les fournitures scolaires la réglementation protectrice qui s’applique aux jouets ». Au début de l’été, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) avait, elle aussi, pris ces risques suffisamment au sérieux pour demander un renforcement de la réglementation européenne sur les fournitures scolaires.
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