919 cas d'expositions accidentelles à des liquides de cigarettes électroniques ont été signalés entre mi-2019 et fin 2020. Dans la moitié des cas, il s'agissait d'enfants âgés de moins de 4 ans.
Entre mi-2019 et fin 2020, 919 expositions accidentelles à des recharges de liquides de cigarettes électroniques ont été notifiées aux centres antipoison en France, selon un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) cité par la revue « Prescrire ». Dans 91 % des cas, l'exposition avait eu lieu au domicile, le plus souvent par voie orale (74 %) ou oculaire (17 %). L'ANSES note que la moitié des cas concernaient des enfants de moins de 4 ans, 3 % des enfants de 5 à 12 ans et 6 % des enfants de 12 à 18 ans. Au total, 60 % des exposés étaient mineurs.
Parmi les 919 cas enregistrés, près de 50 % étaient asymptomatiques. Les cas symptomatiques concernaient plus les personnes âgées et dans 94 % la gravité était faible (nausées, vomissements, conjonctivites, maux de tête…). 24 cas de gravité moyenne (vomissements persistants, bradycardie, tachycardie, convulsions voire hallucinations) et 3 cas graves (tachycardie, choc cardiovasculaire, pneumothorax) ont toutefois été signalés.
La quasi-totalité de ces intoxications sont accidentelles et facilement évitables. Ainsi, pour les enfants de moins de 5 ans, les expositions sont « liées au comportement exploratoire de cet âge », avec des flacons laissés ouverts et se trouvant à proximité de l'enfant. Chez les seniors, la cause des intoxications était surtout l'instillation du liquide dans les yeux, par confusion avec un collyre.
L'instance rappelle que « les produits du vapotage (e-cigarettes et e-liquides) ne doivent jamais être laissés sans surveillance ni à la portée des enfants. Les flacons de recharge ne doivent pas être rangés avec les médicaments afin d’éviter toute confusion avec des collyres ou des flacons de vitamines destinés aux enfants ».
Concernant les accidents dus à la consommation des produits (fuite d'e-liquide dans la bouche en vapotant ou projections au moment du remplissage des réservoirs), 20 % de ces cas concernaient des e-liquides faits maison qui, pour l'instant, échappent aux réglementations de sécurité applicables aux e-cigarettes (emballages sécurisés, une concentration de nicotine inférieure à 20 mg/ml…). L'ANSES appelle donc à ce que la réglementation européenne, notamment les obligations déclaratives qui en découlent, « soit étendue à tous les produits du vapotage mis sur le marché, qu’ils contiennent de la nicotine ou non, et qu’ils soient vendus prêts à vapoter ou réalisés par les usagers eux-mêmes ».
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