Restructuration du réseau : un tiers des pharmacies de Fourmies a fermé depuis Noël

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Publié le 08/10/2018

Croix pharmacie
Crédit photo : Phanie

Dans le Nord, Fourmies assiste à la restructuration de son réseau officinal : deux pharmacies ont fermé leurs portes. Deux autres sont à vendre.

La fermeture successive, en moins d’un an, de deux des six officines de la ville est symptomatique d'une restructuration du réseau officinal. Il reste aujourd’hui quatre pharmacies dans cette commune de 12 300 habitants, ancien bastion de l’industrie textile, aux confins des départements du Nord et de l’Aisne.

Deux regroupements ont déjà été effectués et il se pourrait qu’une troisième pharmacie ferme ses portes, faute de repreneur. Selon Mickaël Hiraux, maire de Fourmies, ce n’est pas tant la réduction du nombre de pharmacies qui inquiète que leur concentration en centre-ville. « Les personnes âgées ne sont pas les seules à ne pas pouvoir se déplacer. 35 % de notre population n’est pas mobile », expose le maire.

Deuxième facteur, la perte successive des prescripteurs a précipité la réduction du réseau officinal. « En 2010 nous comptions encore 17 médecins, aujourd’hui six exercent encore, dont certains à temps partiel », constate Thierry Cappeliez, titulaire à Fourmies. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir créé trois maisons médicales dans la Communauté de commune, reconnaissent élu et pharmacien, qui admettent un manque d’attractivité de la région, à l’instar d’autres territoires français.

Enfin, la fermeture des officines est à mettre au compte d’un troisième facteur : dans cette ville qui ne s’est pas relevé du déclin textile, le taux de chômage oscille entre 32 et 34 %. En dépit du manque de médecin, il est donc peu question pour les habitants de faire appel à l’automédication. « On me dit que les gens se soignent quand même, mais ils ne soignent plus de la même façon. Et parfois même, quand il y a un reste à charge, ils ne prennent pas le médicament », constate Thierry Cappelliez, qui réalise 87 % de son chiffre d’affaires en médicaments sur ordonnance. Il n'en reste pas moins réaliste, la rationalisation du réseau officinal permettra sans doute aux officines qui subsistent de mieux vivre.