Sarrola, située à dix kilomètres d’Ajaccio dispose de tous les atouts. Une population en croissance. Des lotissements en création. Des logements en cours de livraison. Un collège, une école gérée par le Sivom et un pôle médical réunissant trois médecins « débordés ». « Ne manque qu’un pharmacien, son local est déjà prêt », se désole Jean-François Sarrola, premier adjoint au maire qui dépeint le tableau de sa commune de 2 588 habitants.
L’écueil réside dans ce dernier chiffre. Un jeune pharmacien, installé depuis trois ans en haut du Cours Napoléon d’Ajaccio, avait demandé son transfert à Sarrola. Il se l’est vu refuser par l’ARS, qui lui oppose que, au moment de sa requête, le recensement avalisé par l’INSEE stipulait une population inférieure aux 2 500 habitants requis pour l’implantation d’une pharmacie.
Le titulaire ajaccien devra donc attendre la parution au « Journal officiel » du dernier recensement attestant des 2 588 habitants. Une situation paradoxale, selon Me Corinne Daver, associée du cabinet Fidal à Paris et conseil du jeune pharmacien : « Ce document incontestable établi par l’INSEE prouve que nous avons atteint le seuil. Cependant la particularité du dossier réside dans le fait que ce document officiel doit être nécessairement identifié par une publication au Journal officiel. » Or le délai risque d’être fatal au jeune titulaire ajaccien : « D’ici là, il pourra s’écouler deux à trois ans. Je ne serai toujours pas installé et la population de Sarrola sera passée à 3 500 voire 4 000 habitants. »
La situation est d’autant plus incompréhensible selon lui que son officine actuelle « souffre du surpeuplement d’Ajaccio, l’un des plus importants de France ». « Mon transfert à Sarrola aurait deux conséquences positives. Il permettrait d’une part de désengorger la ville d’Ajaccio et il contribuerait d’autre part au réseau officinal semi-rural », expose-t-il.
Dans l’espoir que ces arguments soient entendus par l’ARS, il a renouvelé sa demande dans le cadre d’une confirmation, fin janvier. L’instruction de son dossier devrait durer quatre mois, selon son avocate. Corinne Daver compte beaucoup sur la publication de l’ordonnance sur les transferts et les regroupements pour lever enfin les freins réglementaires à une meilleure desserte de la population et à l’investissement des jeunes pharmaciens dans les nouvelles missions.
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