L'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLASP) et le G5 Santé ont signé le 9 janvier une convention pour lutter contre le trafic de médicaments.
Selon Interpol, le trafic de produits de santé contrefaits est 10 à 20 fois plus rentable que le trafic d'héroïne. La France est particulièrement touchée par ce problème. Elle est en effet le « principal pays source de médicaments détournés à des fins psychotropes », comme le souligne Jacques Diacono, directeur de l'OCLASP. Ce service, rattaché à la gendarmerie nationale, et le G5 Santé (Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Ipsen…) vont renforcer leur collaboration pour lutter contre deux fléaux en particulier : la contrefaçon de médicaments et l'exportation illégale de produits vendus dans les officines françaises. Un « enjeu de santé publique » et une « menace croissante », selon la gendarmerie qui entend, grâce à la signature de cette convention, « dynamiser la collecte et l'exploitation d'informations », mais aussi « valoriser les éléments recueillis par l'industrie ».
Selon les chiffres de l'OCLASP, l'exportation illégale de médicaments vers l'étranger s'est aggravée ces cinq dernières années. Récemment démantelé, un trafic de Subutex destiné au marché finlandais a représenté, pour la Sécurité sociale, un préjudice estimé à plus de 2 millions d'euros. « Le trafic de médicaments implique la criminalité organisée et a de lourdes conséquences sur la santé des consommateurs et sur les finances publiques », tient à rappeler la gendarmerie. Depuis un an, des anticancéreux vendus en France sont également envoyés dans des pays où ils ne sont pas ou peu disponibles. Un trafic aussi lucratif pour les délinquants que dangereux pour les patients français, déjà très exposés au risque de pénurie.
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