À l’instar des enseignes de la GMS, plusieurs groupements mettent en place un panier anti-inflation. Parmi eux, Aprium qui a adopté un bouclier pour contrer les effets de l’inflation sur 25 produits d’usage quotidien. Ce panier à prix constant 2022 sera valable jusqu’à la fin du mois.
Garantir l’attractivité du point de vente et permettre aux pharmaciens de proposer à leurs patients de maintenir leur pouvoir d’achat sur certaines catégories de produits. Motivé par ces deux objectifs, Aprium propose depuis un mois à ses adhérents un panier de 25 produits de consommation courante (hygiène, pansements, bébé…) à des prix équivalents à ceux de 2022. Pour le groupement, l’armoire à pharmacie des clients Aprium sera ainsi épargnée jusqu’à fin avril des effets de l’inflation et des conséquences des négociations avec les fournisseurs. « Nous avons recherché le prix le plus juste », expose Laurent Keiser, président d’Aprium Pharmacie.
Ce gain de pouvoir d’achat appartient à une stratégie plus large mise en place fin 2022. Elle consiste à définir pour 300 produits un « corridor » de prix ajustés aux tarifs les plus bas pratiqués en pharmacie et par extension en parapharmacie. « Il s’agit de prix nationaux car le concurrent n’est pas obligatoirement le discounter voisin. Il peut aussi bien être un acteur de la vente en ligne », précise Laurent Keiser. Il ajoute que ce corridor ne donne qu'une indication : les adhérents restent libres de fixer leurs propres prix en tenant compte des conditions commerciales obtenues.
Les experts-comptables, soucieux de préserver la marge des pharmaciens, recommandent à leurs clients de répercuter au moins la moitié de la hausse des tarifs résultant des dernières négociations commerciales. Mais le président d’Aprium reconnaît que cette pratique n'est pas toujours aisée à appliquer. « Nos produits d'appel doivent rester accessibles. Le pricing est un enjeu important pour nos pharmaciens qui font 40 % de leur chiffre d'affaires hors médicament », objecte Laurent Keiser ajoutant que le groupement ne donne aucune consigne de prix. Pour autant, l'équation est difficile à résoudre pour les titulaires confrontés à des hausses de tarif de 6 à 8 % sur l'OTC et souvent supérieures sur les cosmétiques. « D'un côté ils doivent rester en phase avec la poussée de l'inflation et de l'autre côté, ils exercent dans un circuit qui requiert des diplômés, et où les frais de personnels ont augmenté de 12 % l'année dernière », remarque-t-il.
Aprium propose deux solutions à ses adhérents. La première consiste à choisir des partenaires commerciaux « qui jouent le jeu et permettent de conserver une dynamique commerciale garantissant la marge ». La seconde mise sur le développement de la marque propre. « Notre objectif est d'atteindre 5 % de parts de marché dans certaines catégories. Nous pourrions y parvenir dans le soin, avec les gels douche d'ici à 12 ou 18 mois », déclare le président du groupement qui voit dans les catégories soin et micronutrition de bons axes de développement. Aprium va ainsi poursuivre la construction de ses gammes, notamment dans les pansements. L'absence de force vente pour les produits MDD est compensée par la formation des équipes in situ et en webinaires.
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