Dispensation adaptée : objectif non atteint mais rémunération quand même

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Publié le 19/10/2021

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L’assurance-maladie a présenté jeudi dernier le premier bilan de la dispensation adaptée pour l’année glissante de juillet 2020 à juin 2021. L’implication des confrères est importante mais ne permet pas d’atteindre l’objectif de baisse des volumes dispensés sur une année auquel est conditionnée leur rémunération. Qu’à cela ne tienne, la CNAM va néanmoins déclencher son versement en fin de mois.

Bonne nouvelle, l’implication des pharmaciens dans la dispensation adaptée est un succès. Pour cette première année de mise en place, 16 800 pharmaciens sont à l’origine de 6,28 millions d’actes de dispensation adaptée. Mauvaise nouvelle, l’objectif de baisse de volume du nombre de boîtes dispensées sur l’année, condition de la rémunération, n’a pas été atteint. Mais re-bonne nouvelle, l’assurance-maladie semble prendre en compte les perturbations dues à la crise du Covid-19 et décide, contre toute attente, de procéder au calcul des économies réalisées, dont 45 % doivent revenir aux pharmaciens.

Des chiffres à confronter

« C’est un versement qui n’est pas prévu par la convention, donc je remercie l’assurance-maladie », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). S’il n’est pas surpris par la non-atteinte des objectifs malgré l’implication de la profession, ce qu’il avait prédit et qui l’avait poussé à refuser de signer l’avenant 20 en raison du mode de calcul de la rémunération pour cet acte, il ne cache son étonnement face à la décision de l’assurance-maladie de reverser la part des économies réalisées.

De son côté, Gilles Bonnefond, porte-parole de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) souligne le succès de la mesure qui replace « de façon stratégique et avant-gardiste le pharmacien dans le bon usage du médicament ». En revanche, selon ses calculs basés sur les données d’IQVIA, les économies réalisées sont supérieures à ce qu’annonce l’assurance-maladie, ce qui entraînerait un reversement plus élevé aux pharmaciens. Selon l’assurance-maladie, l’économie réalisée est de 17,6 millions d’euros, le montant à reverser au réseau est donc de 7,9 millions d’euros, soit un tarif de 1,26 euro par intervention pharmaceutique. Selon l’USPO, l’économie globale s’élève à 25 millions d’euros, soit 11,2 millions d’euros à reverser aux confrères à raison de 1,89 euro par acte. « Nous allons confronter nos chiffres et la décision devrait intervenir dans quelques jours pour un versement fin octobre », précise Gilles Bonnefond.

Mélanie Mazière