L’accord qui doit être signé demain entre l’assurance-maladie et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) suscite une vive inquiétude au sein des pharmacies rurales. En cause, les honoraires complexes appelés à être diminués.
« Un coup de poignard dans le dos » qui signifierait « la mort programmée des pharmacies rurales » : l’Association de pharmacie rurale (APR), n’a pas de mots assez alarmistes pour dénoncer l’accord qui sera vraisemblablement signé demain par l’assurance-maladie et l’USPO. Car cet « avenant à l’avenant 11 » porte non seulement sur la création de l’intervention pharmaceutique, l’extension du bilan partagé de médication (BPM) en EHPAD ou encore la simplification du critère d’âge (voir article « abonné »), mais il comprend aussi une mesure « inique » pour les pharmacies rurales, comme la qualifie l’APR.
Le texte des négociations conventionnelles entamées le 14 novembre prévoit de combler le « trop-perçu » engendré par une surperformance de l’honoraire spécifique en entamant l’honoraire complexe. Celui-ci ne sera pas revalorisé à 1,02 euro au 1er janvier 2020 mais sera réduit de 0,50 à 0,30 euro. Ce tour de passe-passe devrait sérieusement affecter les comptes des pharmacies rurales, s'insurge l'APR, les honoraires complexes concernant « 17,1 % des ordonnances pour seulement 12,5 à 10 % des autres officines ». L’APR comprend d’autant moins cette décision que les officines rurales et de proximité sont déjà perdantes dans l’évolution du chiffre d’affaires, une situation dont l'association avait déjà alerté Nicolas Revel, directeur général de la CNAM : « nous avions insisté lors du congrès de Bordeaux auprès de lui sur les difficultés auxquelles sont confrontées les officines rurales pour bénéficier des rémunérations prévues par la convention ».
En un dernier appel, l’APR demande à l’USPO, seul syndicat qui participe encore aux négociations avec la CNAM, de ne pas signer demain « de tels avenants qui éloigneront les patients de (nos) officines ».
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