Madame Marie-Jo T., 37 ans
Monazol un ovule au coucher en une prise
Monazol crème une application/jour après la toilette pendant une semaine
Le contexte
Le traitement de la candidose vaginale et vulvaire dont souffre Madame T. repose sur l’application d’un antifongique actif sur les Candida, traditionnellement impliqués dans ce genre d’infection, généralement un imidazole (ovule et crème).
Le sertaconazole, principe actif du Monazol et du Candazol, est actif sur les souches de Candida résistantes à d’autres imidazoles, y compris sur des Candida non albicans (glabrata, tropicalis). Le traitement se limite à une administration unique en principe, mais il est possible d’administrer un deuxième ovule une semaine plus tard si les signes cliniques persistent. Le sertaconazole est retrouvé dans les sécrétions vaginales une semaine après l’administration chez 75 % des patientes.
Votre conseil
Cette prescription donne lieu à des conseils élémentaires mais importants :
Introduire l’ovule en profondeur dans le vagin avant le coucher, en position allongée ;
Appliquer la crème sur la vulve et sa périphérie après lavage puis séchage soigneux (serviette réservée à cet usage, changée tant que de besoin, ou séchage doux avec un sèche-cheveux) ;
Utiliser des savons neutres ou alcalins pour la toilette intime ;
Ne pas suspendre le traitement lors des règles ;
Rappeler (avec tact) que le traitement anticandidosique du (des) partenaire(s) sexuel(s) peut s’avérer nécessaire.
Karine T., 44 ans
Ibuprofène 1 comprimé dès le début de la crise
Si échec, prendre 2 heures plus tard :
Frovatriptan 1 comprimé, une boîte de 12 comprimés
QSP un mois
Le contexte
Madame T. se plaint de migraines fréquentes dont la composante psychologique est évidente chez cette patiente hypocondriaque et déprimée.
Le frovatriptan (Isimig, Tigreat et génériques) est un antimigraineux agoniste sélectif des récepteurs 5-HT1. Si les différences entre triptans sont minimes, une patiente peut répondre à une molécule mais pas aux autres. La posologie est d’un comprimé lors de la phase céphalalgique de la migraine, avec possibilité de reprendre un second comprimé au moins deux heures après le premier, si une amélioration a été constatée.
Toutefois, Madame T. tend à abuser de médicaments : elle utilise parfois plus de trois jours par semaine un triptan, toujours à posologie maximale (voire même supérieure), un usage susceptible d’induire par lui-même des céphalées, entretenant ainsi un cercle vicieux. C’est pourquoi le neurologue a préféré ne prescrire qu’une boîte de frovatriptan et lui proposer d’essayer durant un mois de traiter ses crises avec de l’ibuprofène.
Votre conseil
Le pharmacien rappelle à Madame T. que la dose de frovatriptan ne doit pas excéder 2 comprimés par jour. Comme pour tout triptan - et votre cliente a bénéficié jusqu’alors d’un traitement par le naratriptan qui s’avérait insuffisamment efficace, à l’en croire du moins -, l’administration de ce médicament peut être à l’origine d’étourdissements, de nausées, d’une sécheresse buccale, d’asthénie et de somnolence, et, plus caractéristique, de sensation de chaleur dans le corps, notamment au niveau de la bouche et de la gorge (« syndrome des triptans »).
Le médecin a mentionné ibuprofène sans préciser le dosage. Le pharmacien propose un générique dosé à 400 mg, indiqué dans le traitement de la crise de migraine légère à modérée avec ou sans aura. La posologie est de 1 comprimé le plus tôt possible dès le début de la crise. Si la patiente n'est pas soulagée, une seconde dose ne doit pas être prise au cours de la même crise. Si elle a été soulagée mais que les symptômes réapparaissent, une deuxième dose peut être prise après un intervalle d'au moins 8 heures.
Marjorie C., 19 ans
Ulipristal un comprimé/jour durant 5 jours
Le contexte
Marjorie a prolongé sa nuit en boîte… mais voilà, le préservatif a lâché et, de ce fait, la jeune fille craint une éventuelle grossesse. Le gynécologue lui a prescrit un contraceptif « du lendemain » : l’ulipristal, que ses propriétés pharmacologiques apparentent à la mifépristone (Mifégyne) indiquée dans l’interruption médicamenteuse de la grossesse. Il exerce une activité antagoniste de la progestérone et un effet inhibiteur sur les récepteurs aux glucocorticoïdes. En inhibant l’action de la progestérone, il interfère avec l’ovulation et modifie la muqueuse utérine ce qui empêche la grossesse.
L’ulipristal peut être administré dans les cinq jours suivant le rapport sexuel, contre seulement trois jours pour le lévonorgestrel (NorLevo). Ces deux contraceptifs bénéficient d’un profil de tolérance satisfaisant.
Le médecin a fait une importante erreur : ce traitement est réalisé en prise unique ! Le pharmacien corrige sa bévue qui, du reste, avait été notée par la jeune fille qui a déjà bénéficié de ce type de prescription.
Votre conseil
Le comprimé peut être pris pendant ou en dehors des repas, à n’importe quel moment du cycle menstruel - une fois l’existence d’une grossesse exclue par un test adapté -. En cas de vomissements dans les 3 heures suivant la prise du médicament, prendre un autre comprimé (et donc acheter une autre boîte). L’attention de la cliente est attirée sur le fait que les règles peuvent parfois survenir quelques jours avant ou après la date prévue. Les rapports sexuels suivant la contraception d’urgence sont protégés par une contraception mécanique fiable jusqu’au début des règles suivantes car l’ulipristal est susceptible de réduire l’action d’une contraception hormonale continue.
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