Plus de 8 Français sur 10 se disent favorables à la légalisation du cannabis « récréatif », selon les résultats de la large consultation citoyenne lancée mi-janvier par une mission d'information parlementaire.
Le cannabis « récréatif » est l'un des volets sur lesquels la mission parlementaire s'est penchée, après le cannabis thérapeutique et le cannabis dit « bien-être » (cannabidiol, ou CBD). 80,8 % des répondants à la consultation citoyenne lancée mi-janvier par une mission d'information parlementaire se déclarent favorables à une autorisation de sa consommation et de sa production dans un cadre régi par la loi, et 13,8 % à sa dépénalisation. À l’inverse, 4,6 % sont pour un renforcement des sanctions et seulement 0,8 % pour le maintien du cadre légal en vigueur. Ces résultats sont issus de la consultation en ligne qui s'est achevée dimanche avec un total de 253 194 contributions.
« On sait désormais que la légalisation du cannabis n’est plus un tabou en France et que nos concitoyens font le constat de l’inefficacité de la législation actuelle en la matière », a estimé dans un communiqué la rapporteure du volet « récréatif » de la mission parlementaire, la députée LREM Caroline Janvier. « Aujourd'hui, on fait face à une interdiction mais à une consommation record, donc la situation n’est pas tenable », a déclaré Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et rapporteur général de la mission d'information, qui se dit lui aussi favorable à une légalisation du cannabis. « On a une économie parallèle très conséquente qui s'est constituée et qui finance d'autres réseaux, trafics d'armes et autres. »
Un peu plus de 30 % des répondants à cette consultation citoyenne ont déclaré ne jamais avoir consommé de cannabis. 38,3 % affirment en consommer occasionnellement, 17 % régulièrement et 13,9 % disent avoir une consommation quotidienne de ce produit stupéfiant. En cas de légalisation ou de dépénalisation, les répondants sont dans leur très grande majorité favorables (86 %) à ce que l'État permette aux particuliers de cultiver eux-mêmes des plants de cannabis dans des limites fixées par la loi.
Autorisée en 2019 par l'Assemblée nationale mais repoussée par la crise sanitaire du Covid-19, l'expérimentation du cannabis thérapeutique (à l'exception de celui à fumer) pour au moins 3 000 patients souffrant de maladies graves doit commencer au plus tard le 31 mars. Les pharmaciens seront appelés à y participer sur le mode du volontariat.
Avec l'AFP.
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