Voilà un projet qui fait à la fois honte à la médecine et honte à la compétition. C’est « Le Parisien » qui raconte cette impensable chimère baptisée Enhaced game (pour « Jeux améliorés »), née de l’imagination débridée d’Aron D’Souza. L’homme d’affaires australien développe le concept d’une compétition sportive qui se serait émancipée de la lutte antidopage. Autrement dit, où tout est permis : stéroïdes anabolisants, EPO, anti-inflammatoires, antalgiques… Et le délit de dopage chez le sportif devient « thérapie de la performance ». Au programme de ses jeux augmentés, cinq disciplines : l’athlétisme, la natation, les sports de combat type MMA, des épreuves de force (haltérophilie, CrossFit) et gymnastique. Aron D’Souza a réussi à s’attacher les services de quelques milliardaires, mais aussi de scientifiques et médecins adeptes de l’anti-aging (théories contre le vieillissement). Comme on pouvait s’y attendre, l’Agence mondiale antidopage (AMA) et la plupart des athlètes en vue, sont vent debout contre ce projet de compétition chimiquement assistée. Mais l’homme d’affaires n’en démord pas. Au-delà d’une inspiration transhumaniste, pour lui, la lutte antidopage est défaillante et donc inutile.
Y aura-t-il des candidats sur la ligne de départ des Enhaced game ? Au moins un déjà. Puisque le nageur australien James Magnussen, double champion du monde de 100 m nage libre, aurait accepté de rejoindre la compétition en échange d’un chèque à 7 ou 8 chiffres s’il bat le record du monde. Le prix d’un tendon qui claque, ou, pire, d’un arrêt cardiaque lié à l’abus de stéroïdes anabolisants ? Si le projet résiste aux critiques, les épreuves de qualification devraient débuter le 12 août, soit le lendemain de la clôture des Jeux de Paris, en vue d’une première édition en 2025. Si Aron D’Souza ne va pas au bout de son idée, la publicité autour de son concept aura au moins eu le mérite de rouvrir le débat sur le dopage en compétition et l’efficacité des moyens de lutte contre le fléau.
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