Un collectif d'associations, comprenant Médecins du Monde et la Fédération Addiction, vient de lancer une pétition sur la plateforme de l'Assemblée nationale demandant la suppression des sanctions pénales pour l'usage de drogues.
En marge du lancement de l'acte II du plan « Marseille en grand », le chef de l'État a annoncé que le paiement des amendes forfaitaires pour consommation de drogue pourra bientôt être « immédiat, par carte bancaire ou en liquide ». Il a précisé avoir demandé au ministre de l'Intérieur « de préparer un décret pour la fin de l'été ». Des déclarations qui n'ont pas manqué de faire réagir le Collectif pour une nouvelle politique des drogues (CNPD). Celui-ci déplore « l'inefficacité de la politique répressive » en France et souhaite « donner la priorité à la santé sur la répression ». Ce collectif regroupe une dizaine d'organisations, parmi lesquelles Médecins du monde, ASUD (Autosupport des usagers de drogues), la Fédération Addiction ou encore le Syndicat de la magistrature. Le CNPD lance ainsi une pétition qui prend la forme d'une proposition de loi « clefs en main » proposant de supprimer les sanctions pour usage de drogues. La pétition est mise en ligne sur la plateforme de l'Assemblée, « petitions.assemblee-nationale.fr », à l'occasion de la Journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues.
Selon Marie Öngün-Rombaldi, déléguée générale de la Fédération Addiction et membre du CNPD à l'origine de la pétition, les sanctions visant les consommateurs constituent « une entrave à l'accès au soin, à la prévention et à la réduction des risques » et symbolisent l'échec de la France en matière de politique des drogues. « On est l'un des pays les plus répressifs au monde et l'un des plus gros consommateurs de cocaïne et de cannabis », précise-t-elle. Et d'ajouter, « plusieurs pays ont mis en place des politiques de réduction des sanctions » aux résultats convaincants. L'exemple le plus souvent cité est le Portugal, qui a dépénalisé l'usage de drogue en 2001 mais dont le taux de consommation reste un des plus bas d'Europe. Le CNPD, qui souhaite que le sujet soit enfin mis à l'ordre du jour des agendas politiques en France, estime en outre que sa proposition permettrait de « désengorger les services de police et de justice » et de réinvestir dans la prévention et la santé 1,72 milliard d'euros.
Ouverte à signature pour tous, la pétition du CNPD pourra être confiée à l'une des huit commissions permanentes du Palais Bourbon si elle atteint les 100 000 signatures. Quand une pétition est signée par plus de 500 000 personnes issues de 30 départements au moins, elle peut ensuite faire l'objet d'un débat en séance publique.
Selon un sondage commandé en 2021 par le CNPD, 82 % des personnes interrogées se disaient favorables à « l'organisation d'un débat sur la politique des drogues ».
Avec l'AFP.
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