Face à l'augmentation alarmante des allergies en France et la baisse du nombre de spécialistes, 8 associations majeures de l'allergologie ont annoncé un plan quinquennal de lutte contre les allergies, qui renforce notamment le rôle du pharmacien.
Qualifiées d'« épidémie silencieuse », les allergies touchent aujourd'hui un Français sur trois, et une prévision de 50 % de la population dans 20 ans. Un défi pour la santé publique d'autant plus préoccupant que les spécialistes sont de moins en moins nombreux. Près d'un tiers des médecins allergologues en poste déclarent prévoir un départ à la retraite dans les 5 années à venir. Au nombre de 2 250 en France en 2008, les spécialistes n'étaient plus que 1 033 en 2018 - soit une baisse de 54 % en une décennie.
Face à cette situation, l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL), l'Association des jeunes allergologues de France (AJAF), l'Association nationale de formation continue en allergologie (ANAFORCAL), l’association Asthme & Allergies, le Conseil national professionnel d’allergologie (CNPA), la Fédération française d’allergologie (FFAL), la Société française d’allergologie (SFA) et le Syndicat français des allergologues (SYFAL) ont présenté de nombreuses mesures visant à améliorer la coordination des professionnels de santé et l’organisation des soins.
Parmi ces dernières, le renforcement du rôle du pharmacien dans l’éducation thérapeutique des patients (ETP) atteints d’allergies alimentaires. Le but est que les pharmaciens puissent identifier les symptômes évocateurs d’allergie alimentaire, former les patients à la bonne utilisation des dispositifs et traitements (stylos auto-injecteurs d’adrénaline, bronchodilatateurs ou chambres d’inhalation…), établir un diagnostic et orienter les patients vers les associations ou spécialistes référents.
Un objectif ambitieux qui ne sera accompli que par une meilleure formation et sensibilisation des pharmaciens aux signes évocateurs des allergies. Ainsi, les pharmaciens seraient aptes à prendre en charge les allergies bénignes qui ne devraient pas nécessiter le concours d’un spécialiste.
Pour Christophe Le Gall, président de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF), « c’est une bonne chose d’inclure et d’associer le pharmacien dans la lutte contre les allergies. Au comptoir, nous faisons face de plus en plus souvent à des patients allergiques démunis qui viennent chercher conseil. Aujourd’hui, le rôle du pharmacien a changé et s'oriente vers le préventif, l’informatif et l'accompagnement. Il faut que nous, pharmaciens, puissions libérer du temps pour les patients et les médecins et faire de la prévention et de l’accompagnement ».
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