Toujours plus nombreuses en France, les allergies représentent également un coût humain et social très élevé. L'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL), l'Association des jeunes allergologues de France (AJAF), l'Association nationale de formation continue en allergologie (ANAFORCAL), l’association Asthme & Allergies, le Conseil national professionnel d’allergologie (CNPA), la Fédération française d’allergologie (FFAL), la Société française d’allergologie (SFA) et le Syndicat français des allergologues (SYFAL) tirent la sonnette d'alarme et ont élaboré un plan de lutte qui sera communiqué aux candidats à la présidentielle.
Un coût important
Loin de se cantonner à de simples éternuements ou rhumatismes, les allergies sont la première cause de baisse de productivité dans le monde. Leur généralisation entraîne une multiplication des arrêts de travail, sans compter les innombrables consultations, hospitalisations et médicaments utilisés, qui pèsent autant sur la vie du patient que sur les finances de la société. « Le manque de connaissance du grand public, mais aussi des professionnels de santé face à cette urgence de santé publique, est alarmant », déplore Pascale Couratier, directrice de l'AFPRAL.
L'interprofessionnalité et le numérique au premier plan
Le plan comprend sept mesures phares, dont le renforcement de l'information du grand public (notamment en milieu scolaire), la mise en place d'un Observatoire de la lutte contre les allergies, un plus grand recours à la téléconsultation, le développement d'outils numériques en allergologie avec un logiciel métier obligatoire, et une meilleure coordination des professionnels de santé… dont les pharmaciens.
Les pharmaciens en renfort des allergologues
Le renforcement du rôle du pharmacien dans l’éducation thérapeutique des patients atteints d’allergies alimentaires est en effet une des mesures avancées par le plan quinquennal. À terme, le but est que les pharmaciens soient aptes à identifier les symptômes évocateurs d’allergie alimentaire, guider les patients à la bonne utilisation des dispositifs et traitements (stylos auto-injecteurs d’adrénaline, bronchodilatateurs ou chambres d’inhalation…), établir un diagnostic et, si nécessaire, orienter les patients vers les associations ou spécialistes référents. Selon Frédéric De Blay, président de la FFAL et membre correspondant de l’Académie nationale de pharmacie, « les pharmaciens peuvent s'attendre à d'autres évolutions de leur métier dans le cadre lutte contre les allergies ».
L'objectif est que les pharmaciens soient capables de prendre en charge les allergies bénignes, afin de permettre aux spécialistes de se concentrer sur les cas les plus graves.
Des spécialistes débordés
Une aide bienvenue et qui sera indispensable pour compenser la diminution du nombre d'allergologues et leur vieillissement. En effet, près d'un tiers des médecins allergologues en poste partira à la retraite dans les 5 ans. En 10 ans, leur nombre a baissé de 54 %. Ils n'étaient plus que 1 033 en 2018… Soit un praticien pour 66 000 patients allergiques, qui doivent attendre 7 ans en moyenne avant de pouvoir consulter un allergologue. Avec une trentaine d'internes formés chaque année, autant dire que la relève n'est, hélas, pas près d'arriver.
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