Chaque année, environ 520 000 personnes en Europe ont un diagnostic de cancer colorectal (CCR) et les mutations BRAF sont présentes chez environ 8 à 12 % des patients. En France, leur incidence est estimée à 11 % et dans plus de 95 % des cas, il s’agit de la mutation activatrice BRAF V600E. Malgré les thérapeutiques disponibles, le pronostic du CCR métastatique avec mutation BRAF V600E à partir de la 2e ligne reste mauvais avec une médiane de survie globale de moins d’un an.
Les mutations défectueuses du gène BRAF, comme la mutation V600E, peuvent conduire à l’activation de la signalisation de la voie MAPK à un rythme constant. Cette voie de signalisation est importante car elle régule la croissance et la survie des cellules cancéreuses. Elle produit une chaîne de protéines transportant les instructions depuis le récepteur de l’EGF (EGFR) à la surface de la cellule jusqu’au noyau de la cellule. BRAF étant un gène clé dans la voie MAPK, son inhibition a pour conséquence de désactiver la signalisation indésirable. Cela empêche le noyau de la cellule cancéreuse de recevoir les messages anormaux de la kinase BRAF mutée dont elle a besoin pour se diviser. Cependant, certaines cellules peuvent s’adapter et surmonter l’inhibition de BRAF. Elles créent alors une « boucle de rétroaction » qui réactive la signalisation au sein de la voie MAPK. L'encorafenib (Braftovi) inhibe sélectivement la kinase BRAF, il bloque ainsi les signaux indiquant aux cellules cancéreuses de se diviser ou de migrer. L’ajout de cétuximab, un inhibiteur de l’EGFR, peut aider à lutter la rétroactivation de l’EGFR observée dans les CCR porteurs de la mutation BRAF V600E.
Des patients traités en ambulatoire
Braftovi est désormais remboursé (à 100 %) dans le cancer colorectal (CCR) métastatique porteur d'une mutation BRAF V600E, en association au cétuximab, pour les patients ayant reçu un traitement systémique antérieur.
L'efficacité de l'encorafenib en combinaison avec le cétuximab a été démontrée dans l'étude clinique Beacon CRC de phase III multicentrique, randomisée versus un groupe contrôle (irinotécan/cétuximab). En termes de survie globale et de survie sans progression de la maladie, les gains en valeurs absolues étaient respectivement de 3 mois et de 2,7 mois. Le risque de décès était diminué de 39 %.
Les effets indésirables les plus fréquents sont les diarrhées, les nausées, les vomissements, la dermatite acnéiforme. Une surveillance dermatologique régulière au cours du traitement est nécessaire. La prescription encorafenib + cétuximab ne peut intervenir qu’en deuxième ligne et plus de traitement, après un traitement systémique antérieur. Elle est initiée à l’hôpital par un oncologue, la dose recommandée d’encorafenib est de 300 mg (quatre gélules de 75 mg) une fois par jour, associée au cétuximab administré par perfusion hebdomadaire. Le traitement peut être poursuivi en ville via la livraison directe d’encorafenib (boîte de 42 gélules) dans les officines par Pierre Fabre. Cette mise à disposition directe permet un accompagnement informationnel du pharmacien afin d'optimiser sa connaissance du traitement et la qualité de son conseil aux patients traités en ambulatoire lors de la dispensation.
D’après une conférence de presse des Laboratoires Pierre Fabre.
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