Une étude menée par les centres Unicancer vient d'objectiver l'impact de la crise sanitaire lors du premier confinement, sur le dépistage du cancer. Présenté lors des Rencontres de la cancérologie française (RCFR), ce travail a analysé le nombre de patients consultant pour un nouveau diagnostic de cancer dans 17 des 18 centres Unicancer en 2020, et l’a comparé à celui des mêmes périodes entre 2016 et 2019.
Résultat : « On observe une diminution de 6,8 % de patients nouvellement diagnostiqués sur les 7 premiers mois de l’épidémie. Et cette diminution atteint 21 % en avril et mai », rapporte Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. « Cette baisse correspond à plus de 3 800 patients pour les centres Unicancer. Si l’on extrapole à la France, cela représente plus de 18 000 patients ayant eu des retards de diagnostic », déplore-t-il.
Tous les cancers ne sont pas concernés. Les retards ne portent que sur les patients nouvellement diagnostiqués, et plus fréquemment pour un cancer du sein, de la prostate ou un cancer non métastatique. Mais leur impact est non négligeable : « Ces retards pourraient entraîner un risque excessif de décès liés au cancer dans les années à venir », conclut Jean-Yves Blay.
En médecine générale, le Dr Marie-Eve Rougé-Bugat, installée à Toulouse, a retrouvé ces mêmes attitudes dans sa patientèle : « Nous avons été confrontés à des patients démotivés pour faire les dépistages systématiques de cancers. En raison du risque de contamination, ils n’ont pas voulu se rendre en centre de dépistage, ni même chez leur médecin pour récupérer un test de dépistage du cancer colorectal. Nous avons proposé de leur envoyer, mais malgré cela, ils n’ont pas fait le test, ou pas assez tôt et se sont retrouvés avec un test s’est périmé », témoigne la généraliste. C'est dommage, car le dépistage et la détection précoces de ce cancer permettent une guérison dans 9 cas sur 10.
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